Depuis le milieu des années 1970, il écume les clubs et festivals britanniques pour immortaliser l’underground, capturant des moments de fête, de liberté, d’expression créative et surtout d’espoir au sein d’une génération de jeunes aux styles plus flamboyants les uns que les autres. Le photographe Derek Ridgers, passionné des sous-cultures, choisit de focaliser son dernier […]
Depuis le début des années 1970, il écume les clubs et festivals britanniques pour immortaliser l’underground, capturant des moments de fête, de liberté, d’expression créative et surtout d’espoir au sein d’une génération de jeunes aux styles plus flamboyants les uns que les autres. Le photographe Derek Ridgers choisit de focaliser son dernier livre de photos, « In The Eighties », purement sur les années 80, cette décennie de flou politique où les styles des jeunes qu’il croise se font plus radicaux que jamais. Il nous raconte ses souvenirs.
Depuis le milieu des années 1970, il écume les clubs et festivals britanniques pour immortaliser l’underground, capturant des moments de fête, de liberté, d’expression créative et surtout d’espoir au sein d’une génération de jeunes aux styles plus flamboyants les uns que les autres. Le photographe Derek Ridgers, passionné des sous-cultures, choisit de focaliser son dernier livre de photos In The Eighties purement sur les années 80, cette décennie de flou politique où les styles des jeunes qu’il croise se font plus radicaux que jamais. Il nous raconte ses souvenirs.
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Votre livre précédent se focalisait sur la fin des années 70. En passant à la décennie suivante, quels changements avez-vous constatés ?
Au début des années 70, l’Angleterre était encore en plein dans les grands changements culturels qui ont eu lieu dans les années 60. En fait, durant ces premières années, la plupart du pays, en dehors de Londres, essayait de rattraper son retard. Il y avait un vrai optimisme dans les années 60. La libération de la femme, les droits des homosexuels, l’émancipation, les hippies, le flower power et toutes sortes de mouvements sociaux. Les jeunes portaient encore des chemises à fleurs et des pantalons pattes d’eph’ jusqu’à ce qu’arrive le punk en 1976-1977. Malheureusement, à la fin de la décennie, Margaret Thatcher était au pouvoir, l’optimisme des années 60 avait bel et bien disparu et il n’y avait pas grand chose pour vous si vous étiez jeune et de la classe ouvrière. « NO FUTURE » était l’hymne de l’époque.
Je pense que c’est ce contexte qui a entraîné l’énorme pic de créativité et d’expression personnelle qui a eu lieu durant les années 80. Ou du moins la première partie des années 80 : plus tard, l’ecstasy était partout et ça a vraiment gâché tout le côté « on s’habille pour sortir ». Ca ne servait pas à grand chose de faire attention à sa tenue si on passait toute la nuit en rave dans le noir, dans un champ boueux au milieu de nulle part.
Aviez-vous des spots de prédilection, où vous saviez que vous alliez forcément tomber sur des sujets intéressants ?
Absolument. En plus des festivals de musique – Donnington, Reading, Glastonbury – j’allais souvent sur la King’s Road à Chelsea, dans l’Ouest de Londres, et à Camden Town, où se trouve désormais le marché de Camden (il n’y était pas encore à l’époque). Au début je travaillais souvent près de Soho. C’était vraiment un endroit super pour trouver des jeunes gens intéressants, mais depuis que le quartier s’est développé, ce n’est plus le cas. C’est triste.
Pourquoi pensez-vous que les années 80 aient vu autant de styles vestimentaires aussi flamboyants ?
Dans les années 80, toutes les sous-cultures britanniques existaient côte-à-côte. A part les beatniks, qui ont l’air d’avoir disparu au milieu des années 60. Je pense que c’est dû au fait que les jeunes ne voyaient pas vraiment de futur… mais avaient toujours besoin d’être entendus et remarqués. Pour moi, c’était le dernier souffle d’une vraie flamboyance vestimentaire de la part des jeunes. On l’a encore maintenant, mais moins dans les rues et les clubs. De nos jours, les jeunes peuvent se montrer au monde sans même quitter leur chambre grâce à Instagram (dont je suis fan). Finalement, peut-être que c’est mieux que l’on n’ait pas su dans les années 80 ce qu’on sait de nos jours ? Que socialement et politiquement, les choses ne font qu’empirer ? Mais bon, on s’est bien amusés quand même.
In the Eighties : Portraits from another time, Derek Ridgers (Carpet Bombing Culture). Sortie prévue en octobre 2017.
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