La patronne du Rassemblement national (RN) a posé sur une photo avec un militant de l’extrême droite estonienne en faisant un signe de la main utilisé par les suprémacistes blancs. Elle a plaidé “l’ignorance” et a exigé que le cliché soit retiré des réseaux sociaux.
De passage en Estonie à l’occasion d’une tournée de visites des alliés du Rassemblement national (RN) en vue des élections européennes du 26 mai, Marine Le Pen n’a pas résisté à l’appel d’un petit selfie. Trois doigts levés et pouce et index formant un cercle, la dauphine de l’élection présidentielle de 2017 pose, tout sourire, avec Rubeen Kaalep, un militant radical du parti d’extrême droite local, Ekre, qui fait le même geste.
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Marine Le Pen and Ruuben Kaalep, a well-known neo-nazi, being super happy here in Tallinn. pic.twitter.com/XpsEzalzN7
— Vahur Koorits (@VahurKoorits) May 14, 2019
Seulement voilà : si ce signe de la main est bien connu des plongeurs, qu’ils utilisent afin de signifier que tout roule, il est aussi utilisé par les suprémacistes blancs aux Etats-Unis. La patronne du parti d’extrême droite français a plaidé l’ignorance auprès de l’AFP : “J’ai fait un selfie à sa demande avec un signe, pour moi, de ‘ok’. J’ai été informée que ce signe pouvait avoir une autre signification. Dès que j’en ai eu connaissance, j’ai immédiatement exigé que [la photo] soit supprimée.”
« Je n’avais jamais entendu parler d’une autre signification à ce geste »
Le cliché a en effet été supprimé de Facebook par son auteur, Ruuben Kaalep, dont le parti comporte des sympathisants néo-nazis et des individus condamnés pour violences. Lui-même se présente sur Twitter comme un “suprémaciste finno-ougrien”. Des captures d’écran ont malgré tout été faites. Marine Le Pen a assuré qu’elle “n’avait jamais entendu parler d’une autre signification à ce geste”, pour elle “tout à fait anodin”.
https://twitter.com/ParisPasRose/status/1128348299268960256
Comme le rappelle ce papier très complet de Numerama, ce signe est pourtant utilisé depuis 2015 par les suprémacistes blancs, aux Etats-Unis, notamment par des soutiens de Donald Trump, ou encore des figures de l’extrême droite américaine. Le terroriste-suprémaciste Brenton Tarrant, qui a assassiné 51 fidèles musulmans dans deux mosquées lors des attentats de Christchurch (Nouvelle-Zélande), avait également fait ce signe lors de son inculpation.
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