Pour éviter de perdre des points sur leurs permis, des automobilistes, convoqués pour des infractions au code de la route, faisaient appel à un réseau de conducteurs fantômes dans le nord de la France.
Seize conducteurs, auteurs d’infractions au code de la route, ont comparu, mardi 23 avril, devant le tribunal de Lille. Tous avaient affirmé qu’une femme, habitant en Allemagne, conduisait leur voiture au moment de l’infraction. Cette dernière avait reçu, en un an, pas moins de 600 PV. Loin d’être une coïncidence, c’est un business bien huilé.
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En un an, 1 000 contraventions pour deux personnes
En 2018, plus de 1 000 contraventions françaises ont été adressées à deux personnes : la femme en Allemagne et un Camerounais, habitant en Belgique. De quoi mettre la puce à l’oreille de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions.
France Bleu Nord rapporte le cas, cocasse, d’un automobiliste affirmant qu’une personne d’origine Serbe conduisait son… ambulance. “Je ne connais pas beaucoup d’ambulanciers qui prêtent leurs ambulances à des inconnus”, a ironisé le commandant Frédéric Carré, officier du ministère public lors de l’audience au tribunal de police, au micro de la radio locale.
110 euros pour ne pas perdre un point
La mécanique, de ce qui pourrait être un véritable réseau, serait toujours la même. Les automobilistes, en infraction, prenaient rendez-vous, via Snapchat, dans un bar à Lille ou à Loos (Nord). Moyennant une contribution, les membres du réseau prenaient le PV en photo, et s’occupaient, par la suite, de désigner un conducteur fantôme. Pour un excès de vitesse léger (45 euros d’amende et perte d’un point), les fraudeurs devaient débourser 110 euros. Pour autant, l’infraction n’était jamais régularisée, car les conducteurs fictifs n’habitaient pas à l’adresse indiquée.
Une 1ère à #Lille:
16 personnes comparaissent au tribunal de #police pour avoir frauduleusement désigné une même personne comme auteur de leurs propres contraventions.Ils encourent :
1️⃣ amende majorée
2️⃣ suspension de permis
3️⃣ poursuites correctionnelles#ÇaSeraitTropFacile pic.twitter.com/ORgvyGMuNE— Police Nationale 59 (@PoliceNat59) April 23, 2019
Aujourd’hui seuls les clients, désireux de protéger leurs permis, sont passés devant le tribunal. Parmi eux, un chauffeur de VTC a écopé de 300 euros d’amende et un mois de suspension de permis. Pas de nouvelles cependant des membres du réseau, mais le parquet de Lille va ouvrir une enquête pour faux et usage de faux a indiqué France Bleu Nord.
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