En 2018, les Algériennes n’ont pas accès aux stades de football, et cette situation n’est pas due à la loi mais au comportement des supporters masculins qui refusent leur présence.
Alors qu’en Iran, les femmes ont récemment pu entrer dans un stade et braver l’interdit à l’occasion de la Coupe du Monde, l’Algérie a encore des progrès à faire au sujet de la condition féminine, comme le rapporte Le Monde. Bien qu’aucune loi n’interdise leur présence, les Algériennes ont de plus en plus de difficultés à trouver leur place au sein des stades de football. Elles craignent de s’y faire insulter ou agresser par les hommes qui ne tolèrent pas de voir des femmes en ces lieux.
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Pourtant, jusque dans les années 1980 « la belle époque » selon Djahida, une sexagénaire algérienne, les femmes et les hommes se confondaient dans les gradins. Chacun avait alors accès au stade et pouvait supporter son équipe librement. Par la suite, la guerre civile a éloigné les femmes des lieux publics, y compris des stades, et il est devenu délicat pour elles de s’y imposer à nouveau aujourd’hui.
« Elles sont déjà partout, au moins le stade est à nous »
Tandis que les femmes ont su se faire une place dans la plupart des lieux publics tels que les restaurants ou les bars, la situation est différente dans les stades de foot. Si les femmes sont aussi peu bienvenues au stade, c’est parce que le sexe opposé s’est approprié cet espace et le considère désormais comme son « ultime bastion de virilité« , d’après Le Monde. Sid Ali, un jeune algérien a d’ailleurs déclaré à l’AFP : « si les femmes veulent voir un match de foot, qu’elles aillent voir jouer les footballeuses et nous laissent entre nous. » Kamel, chômeur de 20 ans, s’accorde avec Sid Ali, et ajoute : « Ce n’est pas leur place ! Pourquoi nous envahir alors qu’elles ont leurs feuilletons à la télévision ? Elles sont déjà partout, au moins le stade est à nous. »
L’inaction des personnalités politiques
La présidente de l’Association de promotion du sport féminin, Dounia Hadjeb, estime que cette situation résulte d’un manque de volonté politique et dénonce l’absence « d’épouses et de filles de responsables politiques et de dirigeants du football algérien« , comme le rapporte TV5 Monde. Cela servirait ainsi d’exemple et ouvrirait la voie aux supportrices de football algériennes qui rêvent de retrouver l’accès au stade, sans avoir à faire face aux jugements sexistes de la part des hommes.
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