Le dernier rapport de l’Observatoire de la musique n’est pas optimiste. Les ventes de CD continuent de chuter et le numérique cherche encore sa voie.
L’érosion du marché du disque continue. C’est ce qu’explique le dernier rapport de l’Observatoire de la musique publié ce jeudi. En 2009, le chiffre d’affaires de la musique enregistrée (CD, DVD, numérique) a chuté de 8,4 % par rapport à 2008, pour passer pour la première fois sous la barre des 1 milliard d’euros.
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Plus encore que l’industrie musicale, le marché des CD et DVD musicaux est à l’agonie avec un chiffre d’affaires en baisse de 10,2 % par rapport à l’année précédente.
Le numérique : expansion ou déception?
Dans le marasme ambiant de nouvelles tendances se détachent. Le secrétaire général du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep), David El Sayegh, se veut optimiste sur le numérique: « On n’est pas sorti d’affaire, mais il y a des signes très encourageants. »
Pourtant, selon l’Observatoire de la musique, les ventes numériques se tassent. En 2009, elles ont augmenté de 19,7% contre plus de 60 % l’année précédente. « Une déception vis à vis du numérique qui est loin de compenser les pertes du marché physique », commente Camille Ermisse, chargée d’études à l’Observatoire de la musique. Le changement attendu est finalement plus lent à venir. »
Un ralentissement qui peut s’expliquer par « une restructuration du numérique, défend le secrétaire général du Snep. Le marché des sonneries de téléphones mobiles est en fin de cycle par exemple. » Il note en parallèle, « une augmentation du téléchargement de titres à l’unité. On pensait que le téléchargement légal ne marcherait jamais, mais on voit enfin une véritable offre légale émerger, avec tout ce qui est streaming légal, téléchargement, avec ou sans abonnement« , se réjouit-il.
D’autant que selon lui, « le numérique va encore se développer sous différentes formes comme le téléchargement et les abonnements avec les comptes premium. On n’est pas encore au bout du développement des offres légales. »
« Je pense que les gens en ont marre du télécharger illégalement des milliers de fichiers et de devoirs les stocker. Au niveau technologique, analyse David El Sayegh, on va arriver au « tout portable ». C’est-à-dire qu’on pourra écouter directement la musique sur son iPhone par exemple. C’est ça, à mon avis qui rendra obsolète le téléchargement illégal. »
La variété française marque le pas
Parmi les tendances marquantes du rapport, pour la première fois, la variété française se fait voler la vedette par la variété internationale. Avec seulement 31,2 % de parts de marché. Raison invoquée par l’Observatoire de la musique : « Le changement de positionnement des jeunes artistes français qui n’hésitent pas à chanter en anglais, soit parce qu’ils estiment que c’est un « plus » pour la diffusion à l’international, soit parce qu’ils s’expriment dans un courant musical comme la folk ou le pop/rock. »
Les indépendants s’en sortent bien
« Tout le monde pâtit de la baisse des ventes. Mais les distributeurs indépendants ne s’en sortent pas si mal, c’est vrai, » souligne Camille Ermisse. Leur part de marché continue à croître, à 26,4 % du total des ventes. Les raisons ? « Leur dynamisme avant tout » selon David El Sayegh. Pour la chargé d’études à l’Observatoire de la musique, « les distributeurs indépendants misent sans doute plus sur des niches : jazz/blues, classique et musique du monde. Des genres qui touchent un public plus âgé, de gens toujours attachés au CD. »
Le single définitivement has been
Il se vend trois millions de single chaque année. Un marché qui ne représente plus que 5,1 % des ventes de CD. Fini le bon vieux discman, cette chute confirme « l’obsolescence du contenu physique », pour le secrétaire général du Snep.
Le single, à bas prix, ne fait plus recette. la nouvelle génération a définitivement modifié ses modes d’écoute. La tendance est à l’immatérialité. « Le single subit clairement la concurrence du téléchargement au titre sur Internet et du streaming illégal’, confirme Camille Ermisse.
Le CD, définitivement mort? « CD et numérique sont des supports qui ont vocation à se cannibaliser. explique le secrétaire général du Snep. Le problème, c’est que pour le moment, il n’y a pas de nouveauté pour le CD. Mais si on arrive à créer une expérience autour, c’est-à-dire à proposer une valeur ajoutée, par exemple avec un code qui donnerait accès à des contenus exclusifs, le CD n’est pas mort. »
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