Interrogé par la chaîne Réunion la 1ère, lors de son passage sur l’île, Emmanuel Macron s’est exprimé sur la question du voile dans l’espace public.
Lors de son passage à Saint-Denis à la Réunion, ce jeudi 24 octobre, le président s’est enfin exprimé sur le voile. C’est la chaîne Réunion la 1ère qui l’a interpellé sur le sujet, en réaction aux polémiques qui agitent le débat public depuis qu’une femme qui portait le voile s’est faite agresser par un élu du Rassemblement national, lors d’un conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.
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“Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire. C’est ça, la laïcité. Le port du voile dans les services publics, à l’école, quand on éduque nos enfants, c’est mon affaire. C’est ça, la laïcité”, a estimé Emmanuel Macron.
Le président a déclaré que dans les services publics, “il y a un devoir de neutralité. Quand on éduque nos enfants, on demande qu’il n’y ait pas de signe religieux ostentatoire. Après, ce qui se passe dans l’espace public, ce n’est pas l’affaire de l’État ou du président de la République”.
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Un positionnement en accord avec la législation qui autorise les femmes portant un foulard à accompagner des enfants en sorties scolaires – celles-ci n’étant pas considérées comme des agents auxiliaires du service public – et à le porter dans l’espace public.
En revanche, cette nouvelle a vivement fait réagir la droite et son extrême à commencer par la présidente du RN, Marine Le Pen, qui souhaite une loi visant à étendre l’interdiction du port du voile “dans l’intégralité de l’espace public”.
#voile
"Si le voile n'est pas l'affaire d'Emmanuel Macron, alors la burqa ce n'est pas son affaire non plus, le burkini, les prières de rues non plus"
🎙️ @J_Bardella vice-pdt du @RNational_off #BourdinDirect pic.twitter.com/wWRA6Aa3ax— RMC (@RMCInfo) October 25, 2019
La déclaration d’@EmmanuelMacron est d’une bêtise crasse. Bien entendu, ce qui se passe dans « l’espace public » est du ressort des pouvoirs publics https://t.co/4BnktingJ6
— W. de SAINT JUST (@wdesaintjust) October 24, 2019
L’argument du communautarisme
Le chef de l’Etat s’était déjà exprimé au sujet du communautarisme, le 16 octobre dernier, à l’occasion du conseil des ministres franco-allemand à Toulouse, il avait alors déclaré : “Le communautarisme, ce n’est pas le terrorisme, il faut distinguer ces deux notions. [Le communautarisme], c’est la volonté de faire sécession dans la République, au nom d’une religion, mais en la dévoyant”.
Face aux journalistes de Réunion la 1ère, Emmanuel Macron a affirmé que “le voile est utilisé dans certaines circonstances, certains quartiers, par certains, comme instrument de revendication et de séparatisme dans la République, qu’on appelle communautarisme”. Le chef de l’Etat a ensuite ajouté : “Il y a aujourd’hui des femmes et des hommes qui disent « de par ma religion je n’adhère plus aux valeurs de la République, je sors mon enfant de l’école, je refuse qu’il aille se baigner avec d’autres (…) et au nom de ma religion je porte un autre projet politique ». Et ça, c’est un problème pour moi, avec une revendication qui devient politique”.
Avant de conclure : “Je demande à nos concitoyens de respecter toutes les lois de la République, mais je n’ai rien à dire sur leur vie spirituelle.”
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