Le traditionnel portrait de dernière page de “Libé” sur Hugo Clément a laissé un goût amer à ses nouveaux collègues de Konbini, et même au-delà.
Pour qui ne porte pas Hugo Clément dans son cœur, le portrait que Libération lui a consacré ce 3 janvier est une petite friandise. Pour lui et ses amis, c’est un poison amer. De l’accroche à la chute, la nouvelle recrue de Konbini – qui va participer à Konbini News, sa toute nouvelle partie info – fait l’objet d’un réquisitoire en règle. Et pour cause, explique le portraitiste : “Rarement, on a vu autant de gens se précipiter pour nous raconter les pires histoires sur un individu tandis que ses amis supposés dans le milieu refusaient poliment de répondre à toutes questions”. Le ton est planté.
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“Sa propension à croire qu’il réinvente le journalisme”
Libé relate ainsi avec une ironie froide le parcours du “beau reporter” de 28 ans, passé par l’ESJ Lille, et débarqué très vite à Quotidien, l’émission produite par le studio Bangumi. En off, un membre de la boîte de prod’ décoche une première flèche envers “chien ramenant toujours des infos, talentueux, intelligent même si pas cultivé”. Puis le journaliste enchaîne, synthétisant avec ses propres mots les critiques qu’il a dû entendre (ou son propre avis) : “Sa propension à croire qu’il réinvente le journalisme, à s’indigner tous les quatre matins en ligne et à donner des leçons en tartuffe moraliste en agace vite plus d’un.”
Et d’énumérer tous les impairs du journaliste star, suivi par 500 000 personnes sur Twitter : son tweet sur le convoi de Macron attaqué au Burkina Faso – “faux sur toute la ligne” -, sa participation à une pub pour une “petite marque de vêtements”, ou encore le canular téléphonique qu’il aurait fait subir à la rédactrice en cheffe du Bondy Blog, Nassira El Moaddem, lorsqu’ils étaient tous deux étudiants. A part Hugo Clément lui-même, c’est la seule qui témoigne à visage découvert : “Je trouve ça hypocrite de se faire passer pour un modèle de Tintin reporter progressiste, pour le champion antiraciste de la défense des opprimés alors que ce n’est pas du tout le genre de personne que j’ai connu”…
“Chez Bangumi, il était surnommé ‘Ego Clément’.”
Au-delà des propos rapportés, le journaliste est tourné en dérision “devant sa salade livrée par Deliveroo”, et son image sévèrement écornée – s’il en était encore besoin – au moment d’évoquer la réputation qu’il s’est faite au studio Bangumi : “Chez Bangumi, il était surnommé ‘Ego Clément’.”
Cette charge journalistique contre Hugo Clément – qualifié de “très macroniste” dans son mode de vie -, n’a évidemment pas été du goût des membres de l’équipe de Konbini. Son rédacteur en chef, Louis Lepron, a répondu sur Twitter en taclant Libé, ce « vieux journal essayant (encore et toujours) de faire la morale aux médias web et à leur ‘hype' ».
Libération, ou l’arrogance du vieux journal papier essayant (encore et toujours) de faire la morale aux médias Web et à leur « hype »… en 2018. Pendant ce temps, vous continuez à perdre des lecteurs pic.twitter.com/C9v6Fm0oiK
— Louis Lepron (@louislepron) January 3, 2018
Des observateurs jugent l’article « arrogant » et « méchant »
Mais au-delà de Konbini, d’autres journalistes se sont élevés contre le traitement jugé injuste dont Hugo Clément fait l’objet. Le journaliste séries Romain Cheyron a trouvé le portrait « d’une arrogance et d’une condescendance crasse envers le journalisme web » :
Le portrait d’Hugo Clément sur Libé, c’est avant tout d’une arrogance et d’une condescendance crasse envers le journalisme web. A vomir.
— Romain Cheyron (@Romain_Ch) January 4, 2018
Le journaliste sportif britannique Darren Tulett a pour sa part douché l’enthousiasme des amis de Libé qui trouvaient le portrait « énorme » : “Je ne connais pas Hugo Clément mais ce papier pue la méchanceté, l’aigreur voire de la jalousie.”
En feu? Énorme? Je ne connais pas Hugo Clément mais ce papier pue la méchanceté, l’aigreur voire de la jalousie. Un journaliste casse un autre. Énorme! 🙄 https://t.co/wgcxEuMgzH
— Darren Tulett (@1DarrenTulett) January 4, 2018
Enfin, la journaliste à Paris Match Clémentine Rebillat y est aussi allée de son commentaire acerbe contre le portrait :
Merveilleux ce petite monde journalistique qui se regarde si souvent le nombril et qui a décidé de prendre en tête de turque Hugo Clément parce qu'il se regarde trop le nombril… (Et en plus je suis sûre qu'il a pas donné de pourboire au livreur Deliveroo pour sa salade)
— Clémentine Rebillat (@clerebillat) January 4, 2018
Bref, alors que la personnalité d’Hugo Clément divisait déjà les observateurs du monde médiatique, voilà qu’il se subdivise encore sur le portrait qui lui est consacré…
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