Beaucoup de téléspectateurs qui ont regardé la conférence de presse de François Fillon ce 6 février en sont ressortis en se demandant comment il pouvait s’excuser, tout en n’apportant aucune preuve contre les accusations accablantes du Canard enchaîné sur les emplois « très aidés » de sa femme et de deux de ses enfants. La réaction des éditorialistes sur les chaînes d’info en continu a cependant été moins sévère. De manière aussi hallucinante qu’unanime, ils ont plutôt salué en lui le « chef » incontesté de la droite, qui a réussi à se sortir du bourbier dans lequel il s’était mis (si, si).
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“Le patron, c’est Fillon. Qu’est-ce que vous voulez de plus ?”
Samuel Gontier, qui tient le blog Ma Vie au poste sur Télérama, consacré au petit écran, en a fait le récit sur Twitter. Une habituée du plateau de BFM TV, la journaliste au JDD Anna Cabana, commente ainsi de manière presque ouvertement soulagée la conférence de presse : « Il est sauvé », ce qui était « inespéré ». “Le patron, c’est Fillon. Qu’est-ce que vous voulez de plus ?”, ajoute-t-elle plus tard.
Pour Anna Cabana, François Fillon est “sauvé”, “c’était inespéré”. pic.twitter.com/rKOLnXaFzA
— Samuel Gontier (@SamGontier) February 6, 2017
En face, Laurent Neumann l’éditorialiste au Point et également fidèle de BFM TV, abonde, estimant qu’il “est convaincant sur le plan politique.” La présentatrice phare de la chaîne, Ruth Elkrief, déjà épinglée pour avoir exprimé sa solidarité avec Penelope Fillon – « Comme femme je ressens une forme de solidarité au sens où Penelope Fillon n’a pas demandé à se retrouver au milieu de cette tempête et elle est assez bouleversée » – n’a pas vraiment rétablit l’équilibre, s’attaquant implicitement au Canard Enchaîné et à sa demande de « transparence » :
“Il y a une demande parfois un peu totalitaire de transparence.” Anna Cabana : “Mais complètement totalitaire !”
Ruth Elkrief : “Il y a une demande parfois un peu totalitaire de transparence.”
Anna Cabana : “Mais complètement totalitaire !” pic.twitter.com/GAia2IgmzV— Samuel Gontier (@SamGontier) February 6, 2017
« C’est une sorte de contre-putsch »
Dans le même temps, dans l’émission C dans l’air sur France 5, l’éditorialiste Christophe Barbier commentait dans le même sens l’intervention de François Fillon :
« Il y a une reprise en main de l’appareil politique. Le chef
#Fillon s’affirme. C’est une sorte de contre-putsch »
« On a vu le caractère d’un homme qui s’est affirmé comme un chef autoritaire, tout le monde s’est mis au garde-à-vous”, confirme-t-il plus tard sur BFM TV.
"Il y a une reprise en main de l’appareil politique. Le chef #Fillon s’affirme. C’est une sorte de contre-putsch". @C_Barbier #cdanslair pic.twitter.com/TaajRHGCcH
— C dans l'air (@Cdanslair) February 6, 2017
“On a vu le caractère d'un homme qui s’est affirmé comme un chef autoritaire, tout le monde s’est mis au garde-à-vous.” Même Ch. Barbier. pic.twitter.com/uf92Enfht8
— Samuel Gontier (@SamGontier) February 6, 2017
Même son de cloche sur France 2, où Nathalie Saint-Cricq commente : « François Fillon a été plutôt convaincant, il été très habile politiquement.” Le site Arrêt sur images en a tiré une vidéo éloquente du manque de pluralisme et d’objectivité des éditorialistes, qui ont défendu François Fillon après son pseudo-mea culpa, dans lequel il a implicitement expliqué qu’il était ciblé parce qu’il était le candidat de la droite et du centre… Sur LCI, le débat était carrément affirmatif : “Fillon : Des excuses… Et ça repart !” La machine médiatique, elle, serait-elle en panne ?
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