Le 21 septembre, l’OLP va officiellement demander à l’ONU d’admettre la Palestine comme Etat membre – 125 Etats ont déjà reconnu l’Etat palestinien, la France n’en fait pas (encore ?) partie. Les Etats-Unis vont tout faire pour s’opposer à cette reconnaissance. Les raisons officielles de ce veto concernent l’aspect unilatéral de la demande palestinienne : […]
Le 21 septembre, l’OLP va officiellement demander à l’ONU d’admettre la Palestine comme Etat membre – 125 Etats ont déjà reconnu l’Etat palestinien, la France n’en fait pas (encore ?) partie. Les Etats-Unis vont tout faire pour s’opposer à cette reconnaissance. Les raisons officielles de ce veto concernent l’aspect unilatéral de la demande palestinienne : selon la doctrine américaine, l’Etat palestinien ne peut advenir que par la voie négociée aboutissant à un accord de paix global avec Israël.
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Les motivations non dites de l’administration Obama sont liées aux liens géopolitiques avec l’Etat hébreu ainsi qu’à l’importante frange juive de l’électorat démocrate. On va sans doute aboutir à un nouveau paradoxe des relations internationales et de l’histoire : le Président américain le plus palestinocompatible depuis Jimmy Carter risque de se retrouver isolé dans son veto.
La France devrait rejoindre le camp de la reconnaissance pour de multiples raisons. D’abord, parce que si on remonte à la poignée de mains entre Arafat et Rabin, cela fait bientôt vingt ans que les Palestiniens attendent. Et, si les voies négociées n’ont pas abouti avec un dirigeant aussi modéré que Mahmoud Abbas, on ne voit pas bien avec qui et quand l’objectif pourrait être atteint. Une reconnaissance par l’ONU constituerait un symbole fort. Ensuite, l’Etat palestinien existe dans les faits, avec son peuple, son territoire, ses institutions, son économie, alors pourquoi attendre le bon vouloir des dirigeants israéliens pour le reconnaître ?
Enfin, le contexte géopolitique et l’opinion publique mondiale appellent cet événement : les peuples arabes se sont révoltés contre leurs tyrans, on vient de célébrer les dix ans du 11 Septembre, et la majorité des citoyens de la planète tolèrent de plus en plus mal l’injustice faite aux Palestiniens.
On peut ne pas avoir de sympathie pour les mouvements nationalistes, on peut admettre que l’avènement d’un Etat palestinien ne réglera pas tous les problèmes des habitants de la région, tout en souhaitant ardemment la reconnaissance internationale d’une Palestine libre et indépendante : parce qu’on a trop attendu, parce que les Palestiniens le méritent mille fois, parce que le monde entier respirera un peu mieux.
Serge Kaganski
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