Malgré ses divergences avec Mme Merkel, François Hollande va-t-il changer l’Europe ? Peut-être. Depuis Giscard et Mitterrand, nous avons élu le premier président de la République favorable à une marche vers le fédéralisme. M. Chirac, qui avait dénoncé à la sous-de Gaulle l’union de notre continent, devint un Européen de raison. Son Premier ministre Lionel […]
Malgré ses divergences avec Mme Merkel, François Hollande va-t-il changer l’Europe ? Peut-être.
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Depuis Giscard et Mitterrand, nous avons élu le premier président de la République favorable à une marche vers le fédéralisme. M. Chirac, qui avait dénoncé à la sous-de Gaulle l’union de notre continent, devint un Européen de raison. Son Premier ministre Lionel Jospin, formé au chauvinisme révolutionnaire par le trotskisme lambertiste, fut un Européen contraint. Quant à Nicolas Sarkozy, il n’a cessé de promouvoir une Europe des Etats plutôt qu’une démocratie européenne. Durant son quinquennat, il a transformé le projet fédéral lancé par Jean Monnet et Robert Schuman en condominium franco-allemand, soit une Europe de deux nations. Comment faire aimer au peuple une politique de cabinet ?
François Hollande, lui, se réclame de Jacques Delors et de François Mitterrand. Il a approuvé Maastricht et engagé le Parti socialiste, sans succès hélas, dans le “oui” au référendum de 2005 sur le traité constitutionnel. Saura-t-il rouvrir cette Europe à deux, le Merkozy, aux vingt-cinq autres adhérents ? Cela fait dix ans que l’on abandonne l’Europe à ses contempteurs d’extrême droite et d’extrême gauche. Lorsqu’en 2004, l’UE s’est élargie à dix nouveaux membres, les ex-démocraties populaires plus Chypre, personne n’a expliqué l’espoir représenté par ces adhésions pour constituer un bloc capable de parler avec les géants américain, chinois et la part du tiers-monde sur la voie du développement.
A l’époque, les Européens ont laissé la parole à leurs adversaires. Pis : les Etats ont tout fait pour abaisser les institutions fédérales, poussant à leur tête des personnages qui ne faisaient consensus que par leur médiocrité et leur effacement, MM. Barroso, Van Rompuy et la nullissime baronne Ashton.
L’Europe unie, avec une part croissante de fédéralisme, représente le seul avenir pour nos pays accablés par la dette et la récession. La solidarité apporte plus de solutions que de sacrifices. François Hollande osera-t-il le dire, le répéter, l’expliquer et le faire avec les autres peuples qui regardent encore vers la France ? L’Europe, c’est maintenant.
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