L’exécution par injection létale d’un Américain de 69 ans a échoué, dans une prison de l’Ohio. Les agents pénitentiaires n’ont pas réussi à trouver une veine permettant la perfusion. Un véritable supplice… et une pratique de plus en plus controversée aux Etats-Unis.
Mercredi 15 novembre, la mise à mort d’Alva Campbell, un homme de 69 ans condamné à la peine capitale, a échoué. L’homme s’apprêtait à être exécuté dans la prison de Lucasville, en Ohio, par injection létale. Les agents pénitentiaires ont abandonné l’exécution au bout de deux heures, ne parvenant pas à trouver de veine dans laquelle introduire la seringue.
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L’homme est gravement malade. Il souffre d’insuffisance respiratoire, se déplace en déambulateur, et a potentiellement un cancer des poumons. Ironiquement, un oreiller spécial avait été prévu, pour l’aider à respirer… pendant sa mise à mort.
Séance de torture
Près de deux heures d’acharnement durant lesquelles les agents ont tenté, à plusieurs reprises, de poser un cathéter veineux sur les jambes et les bras d’Alva Cambpell. Avant de renoncer.
La pratique de l’exécution par injection létale est extrêmement controversée aux Etats-Unis. L’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) de l’Ohio réclame un moratoire sur les exécutions.
Governor @JohnKasich re-scheduled #AlvaCampbell’s execution for June 5, 2019. We think there should be a moratorium on executions. #EndTheDeathPenalty https://t.co/raVIZZBWv3 pic.twitter.com/gXVmoJAXad
— ACLU of Ohio (@acluohio) November 16, 2017
Des échecs récurrents
Sur les 31 Etats américains qui appliquent la peine de mort, tous utilisent l’injection létale en priorité. Théoriquement, cette méthode présente de nombreux avantages, en comparaison avec la chaise électrique ou encore la pendaison. Supposée être sans douleur et rassurer les familles, elle n’est, en réalité, absolument pas fiable. Le problème des veines difficiles à atteindre est récurrent, notamment chez d’anciens drogués, ou des personnes malades, comme Alva Campbell. Mais le défaut principal réside dans l’élaboration du produit destiné à être injecté. La combinaison de trois substances – l’une endort le prisonnier, l’autre paralyse ses muscles, la dernière provoque l’arrêt cardiaque – débouche souvent sur un échec. En cause, de mauvais dosages, qui remettent sérieusement en doute l’efficacité de la méthode.
Selon Austin Sarat, professeur américain de science politique, 7,12 % des mises à mort par injection se sont mal déroulées ou ont échoué entre 1890 et 2010. Un chiffre qui fait frémir. Une nouvelle date doit être fixée pour l’exécution d’Alva Campbell. Son avocat David Stebbins invite lui aussi le gouverneur de l’Ohio, John Kasich, à un moratoire. “C’est un jour que je n’oublierai jamais” ont été les mots du prisonnier en sursis, confie son avocat, dans une vidéo mise en ligne par les militants d’Ohioans to Stop Executions.
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