« Tu prends un couteau, tu vas dans une église, tu fais un carnage, bim. Tu tranches deux ou trois têtes et c’est bon c’est fini« . Ces mots sont ceux d’Adel Kermiche, l’un des deux terroristes qui sont entrés dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray le mardi 26 juillet et ont tué Jacques Hamel, prêtre qui y officiait. Ceux-ci sont issus d’enregistrements audio diffusés sur Telegram, une application de communication chiffrée, auprès d’environ 200 personnes que le site internet de l’Express a réussi à se procurer.
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Ces messages permettent de retracer le fil de la préparation de l’attaque contre le lieu de culte. De l’inspiration de l’attentat en prison auprès de son « guide spirituel » à la publication de messages exhortant les personnes qui suivaient la discussion à faire « un truc de ouf » en se procurant des armes à feu, le jeune terroriste, qui avait tenté à deux reprises de rejoindre la Syrie, avait manifestement pour but de créer une communauté autour de lui, une cellule terroriste. Il aura aussi demandé à ses « acolytes », le jour du meurtre de Jacques Hamel, de partager des contenus, probablement des photos et des vidéos. Ceux-ci ne seront jamais publiés, Adel Kermiche ayant certainement été abattu avant de pouvoir le faire.
Des comptes supprimés au lendemain du 13 novembre
L’application Telegram, qui comptabilise près de 100 millions d’utilisateurs à travers le monde, permet d’échanger des messages, des photos, des enregistrements audio, le tout d’une façon totalement sécurisée. Il est très compliqué voire quasiment impossible de déchiffrer le contenu de ce qui est échangé sans faire partie de la conversation. Elle est de ce fait très prisée des terroristes. A la suite des attentats du 13 novembre qui avaient touché Paris et sa banlieue, la société derrière l’application avait décidé de supprimer 78 comptes appartenant à des sympathisants de l’organisation Etat Islamique. Une opération qui n’avait eu qu’une efficacité limitée, étant donné que la plupart des personnes à l’origine des comptes les ont recréés peu après.
Mais il n’y a pas que des terroristes qui l’apprécient, des politiques aussi. Ainsi dans un article publié le 14 juillet dernier, l’Express revenait sur les parlementaires, ministres et cadres de parti qui l’utilisaient pour mettre à mal les efforts de ceux qui voudraient les espionner. Dans le même temps, les débats sur le chiffrement revient régulièrement dans l’arène politique, particulièrement après les différents attentats qui ont frappés la France durant cette dernière année et demie.
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