Quelle image de vous renvoie internet ? La Social media week, est un bon moment pour réfléchir à son empreinte numérique. Pour aider à cela, la mairie de Paris a lancé voici quelques temps une appli fort utile qui peut réserver des surprises. Vous pensiez maitriser Facebook? Faites le test, on en reparle!
La Social media week, vous connaissez ? C’est un événement international dont l’objectif est de décrypter les tendances du web social. Hyper populaire dans le monde anglo-saxon, la #SMW a célébré son troisième anniversaire en France la semaine passée. Au programme, de nombreuses conférences et débats allant de « diplomatie et web social font-ils bon ménage » à « internet mobile : le grand défi des pure-players web« . Et quelques ateliers, dont un proposant de tester son e-réputation.
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E-quoi ? La e-réputation, en gros, c’est l’image que l’on donne de nous sur la toile. Primordiale pour une marque (ce qui explique pourquoi Findus ne laisse pas passer la fausse-pub qui a fait le buzz ce week-end), c’est aussi un truc qui concerne tout un chacun internaute. C’est d’ailleurs le message porté par la Netscouade, instigatrice de la #SMW française : à l’heure du tout connecté, notre identité numérique participe, qu’on le veuille ou non, de notre identité.
Le danger du hors contexte
« J’aime la mort!!! » Vous vous-en souvenez ? C’est un statut publié sur votre mur Facebook fin 2010. C’était au cours d’une soirée arrosée entre potes, et vous aviez improvisé un cocktail « de la mort qui tue« , qui défractait quiconque y goûtait. Le nom s’était imposé de lui-même, provoquant deux trois « malaises« … D’où ce post au réveil qui vous avait d’ailleurs attiré un nombre certain de likes et une trentaine de commentaires. À l’époque, les likes venaient d’apparaître. La préhistoire quoi.
C’est un statut qui vous raconte, et quand vous en parlez, ça ravive vos souvenirs. Il n’empêche, vous assumeriez qu’il soit affiché sur le tableau de votre école ? Pas vraiment, hein. Je vous vois venir avec vos « nan, mais c’est sorti du contexte« , internet n’est pas qu’un monde de lolcats. Évidemment qu’on ne peut pas vous réduire à la photo vous immortalisant vomissant tripes et boyaux prise par un « ami » (ami Facebook s’entend) en toute fin de soirée. Vous êtes sérieux, « dans la vraie vie« . Mais voilà, internet n’est pas IRL, et si l’on googlise votre nom, ce sera la première photo qui apparaîtra. Pas franchement terrible quand on recherche un job.
Voilà pourquoi la ville de Paris a décidé de prendre les choses en mains. Au départ, c’était une simple réflexion sur l’utilisation que font les jeunes des réseaux sociaux, puis c’est devenu un test facile à faire et plutôt fun. « Facebook est devenu le premier point d’entrée des jeunes sur internet. C’est à partir de là qu’ils se connectent partout. » Dans une petite salle du palais Brongniart, (où se déroule la majeure partie des événements de la SMW), Aurélien Deffay, le patron des projets digitaux à la mairie de Paris, raconte la genèse du test. « À Paris, 90% des 12/20 ans sont inscrits sur Facebook, et 60% d’entre eux se connectent quotidiennement. Or, pas mal de jeunes utilisent les réseaux sociaux de manière décomplexée, on veut juste les aider à maîtriser leur e-réputation« .
Aurelien Deffay, directeur des projets digitaux à la mairie de Paris. #smwEreputation twitter.com/kingcom/status…
— Agence kingcom (@kingcom) 20 février 2013
En réponse, une plateforme, Soyez net sur le net ! offrant des fiches-conseils sur le paramètres des réseaux sociaux et leur fonctionnement, et l’appli Facebook proposant de tester son e-réputation.
Développé avec la Réputation squad, boîte spécialisée dans la maitrise de l’empreinte numérique, le test prend à peine plus de deux minutes, et mise sur le ludique. Dans la salle, Youri se plie au jeu : son test sera vidéo-projeté pendant l’atelier. Âgé de 22 ans, il avoue « faire attention à son image numérique » depuis qu’il bosse. Et confesse avoir « cleané » son profil Facebook il y a peu.
Malgré ça, certains de ses statuts, mis en scène hors contexte, déclencheront les rires de l’audience (une trentaine de personnes ne ressemblant guère à l’archétype du geek). Inscrit à Facebook depuis 2008, Youri, comme de nombreux autres, a vu le réseau social évoluer, et son usage avec. On se rappellera le psychodrame du « Facebookgate » de l’automne dernier, où une grande partie des Français se sont persuadés que leurs conversations « privées » avaient été mises en ligne publiquement.
Aucune donnée personnelle conservées
En ligne, qui est son ami, qui ne l’est pas, et à qui laisser voir ses photos et doit-on confier son mot de passe (lequel pourrait bientôt être protégé par la loi aux Etats-Unis) à quelqu’un ? Se poser la question n’est pas inintéressant, quand des études montrent, rappelle Albéric Guigou, de la Réputation squad, qu’« un pourcentage énorme de gens sont prêts à accepter la photo d’un canard en ami Facebook sans se poser de questions. »
« L’objectif de cet outil n’est pas de faire peur, assure Aurélien Deffay, c’est juste d’aider à faire prendre conscience que notre présence en ligne n’est pas anodine ».
Un serious game en sorte, suffisamment court et ludique pour qu’on aille jusqu’au bout, et pas moralisateur pour un sou, bien que riche en enseignements. Des fiches pratiques sont proposées pour améliorer son usage des réseaux sociaux. Et comme les conditions d’utilisation de Facebook ne cessent d’évoluer, l’outil intègre au fur et à mesure les nouvelles règles.
Selon une récente étude, la moitié des Français trouve qu’il est difficile de gérer les informations concernant sa vie privée sur internet. Pourtant, presque personne ne souhaite abandonner sa vie numérique. Fort de ce paradoxe, un petit tour sur le test de e-réputation peut aider à se rassurer. Précision importante, le site – un service public – ne conserve aucune donnée personnelle (pas même de quoi faire des statistiques sur les notes obtenues). Et bien que lancé par la mairie de Paris, il est ouvert à n’importe quel utilisateur de Facebook (et bientôt de Twitter, puis d’autres réseaux sociaux). Soit dit en passant, la firme de Mark Zuckerberg a vu d’un bon œil le lancement de cette plateforme participant de la responsabilisation des internautes.
Et que ceux qui rétorquent « bah, c’est cool tout ça, mais moi j’utilise un pseudo sur Facebook donc je m’en fous » se méfient. D’une, le réseau social est en droit de supprimer n’importe quel compte n’utilisant pas un nom réel (voir le point 4.10 des conditions d’utilisation de Facebook), et de deux, qui peut en toute certitude assurer que nul ne connaît sa véritable identité ? On n’est jamais à l’abri d’une « trahison » d’un proche (demandez à Jésus), et gageons qu’en cherchant bien, on trouvera quelqu’un connaissant la véritable identité de Banksy.
Bien sûr, la mairie de Paris ne va pas vraiment afficher vos photos sur les abribus de la capitale. Il n’empêche, le concept est marquant. À titre personnel, j’ai récolté la note de 63/100 lors de mon premier test. Pas mal, mais peut mieux faire, surtout en ce qui concerne les « conditions d’utilisation« . Et vous, quel est votre score ?
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