Cécile Duflot et Pascal Canfin ne devraient pas quitter le gouvernement Ayrault, en dépit du rejet par EELV du traité européen.
Cécile Duflot a annulé une conférence de presse prévue lundi matin. La ministre de l’Egalité des territoires et du Logement préfère s’expliquer ce soir sur le plateau du 20h de France 2. Mais le terrain a été déminé. Par elle-même, qui a annoncé à Paris-Match qu’elle ne démissionnerait pas et qu’elle ne quitterait pas davantage Europe écologie les Verts (EELV). Et surtout par Matignon, qui a renouvelé la confiance du Premier ministre aux deux ministres écologistes, Cécile Duflot et Pascal Canfin.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
« La question de leur participation au gouvernement ne se pose pas. Ils font pleinement honneur au gouvernement », ont déclaré les services du Premier ministre.
Cécile Duflot a précisé qu’elle avait géré la question elle-même tout le week-end au téléphone avec François Hollande, qui est parti lundi après-midi pour New York, et Jean-Marc Ayrault.
Samedi, la ministre du Logement avait soigneusement évité de se rendre au conseil fédéral d’EELV, qui s’est prononcé à 70% contre la ratification du traité budgétaire européen, qui arrive en examen à l’Assemblée le 2 octobre. Elle s’était contentée d’indiquer sur le réseau Twitter qu’elle était dans sa cuisine en train de préparer du « chili con carne », une « méthode anti-stress », selon elle…
Mais la fronde des écologistes a suscité la colère d’un Vert « historique », Daniel Cohn-Bendit, qui a claqué – provisoirement – la porte du mouvement en dénonçant une « dérive gauchiste ». Un responsable d’EELV évoque aussi « des jeux en interne, avec Jean-Vincent Placé qui prépare sa prise de pouvoir, dans un parti qui s’est vidé de ses militants ces derniers mois ».
Du côté du PS, où quelques francs tireurs se sont aussi prononcés contre le traité européen, on a regretté une entorse au contrat de majorité établi après la victoire de François Hollande à la présidentielle et de la gauche PS-Verts aux législatives. Bruno Le Roux, chef de file de députés PS, a ainsi souhaité que les deux ministres EELV soient « pleinement porteurs » de l’ambition européenne du chef de l’Etat et « se fassent entendre ».
La droite ironise sur le manque d’autorité de François Hollande
En l’absence de réactions officielles de l’Élysée, de Matignon et des deux ministres écologistes, dimanche, la droite s’est déchainée en ironisant sur le manque d’autorité du chef de l’Etat et en jugeant inconciliable le vote d’EELV le samedi et le maintien de Cécile Duflot et Pascal Canfin au gouvernement. Lundi, Le Monde a lui aussi appelé dans un éditorial François Hollande à « mettre fin aux fonctions » des deux ministres EELV. « Ils reviendront si leur formation se transforme en parti de gouvernement. Un jour, peut-être », souligne le quotidien.
Mais ni François Hollande, déjà confronté à une forte baisse de sa popularité, notamment dans l’électorat écologiste et Front de gauche, ni Cécile Duflot, qui entend bâtir sa stature de femme d’Etat, n’ont intérêt à un clash, quatre mois seulement après la formation du gouvernement. Il y a dix jours, la ministre du Logement a confié son enthousiasme après le « tournant vert » pris par François Hollande dans son discours sur la transition écologique au conseil économique, social et environnemental. « On se dirige vers une liberté de vote octroyée aussi bien aux écolos qu’aux socialistes de l’aile gauche, explique un responsable du PS, l’important, c’est le vote du projet de loi de finances et là il y aura peu ou pas du tout de perte en ligne. Quant au traité européen, il sera voté. »
{"type":"Banniere-Basse"}