Microsoft va permettre à ses utilisateurs européens de rendre invisible sur son moteur de recherche, Bing, des pages web qui comportent des données inexactes, incomplètes ou obsolètes à leur égard.
Microsoft a lancé hier, mercredi 16 juillet, son formulaire de « droit à l’oubli ». Comme celui de Google, il permet aux utilisateurs européens de Bing de demander le retrait des résultats de recherche de certaines pages web qui incluent leur nom.
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Un formulaire similaire à celui de Google
La procédure est simple : une fois connecté sur la page du formulaire, l’utilisateur sélectionne les pages qu’il voudrait envoyer aux oubliettes du web, tout en expliquant les raisons de sa demande. Un justificatif d’identité lui est demandé. Il doit aussi préciser, entre autres, s’il est une personnalité publique, ou s’il détient un rôle particulier dans une communauté ou associations éventuellement citées dans les pages à effacer.
Mais attention : comme dans le cas de Google, remplir ce formulaire ne signifie pas que les requêtes sont automatiquement acceptées par Microsoft. Traitées au cas par cas, dans le cadre d’une procédure interne, leur pertinence doit être jugée à l’aune du respect de l’équilibre entre protection de la vie privée des individus et droit du public à l’accès et à la diffusion de l’information, dans le respect du principe de liberté d’expression.
Application du « droit à l’oubli »
Avec cette décision, Microsoft s’aligne sur le comportement de Google, qui a mis en place dès le mois de mai (et non sans avoir exprimé, depuis, ses réticences) un formulaire de « droit à l’oubli ». Fin juin, la firme de Cupertino a commencé à déréférencer – et non à supprimer – certaines pages qui avaient fait l’objet d’une requête. D’après ses chiffres, ce sont plus de 70 000 demandes qui lui ont été adressées depuis le 30 mai.
Ces décisions des deux géants américains appliquent la notion bien européenne de « droit à l’oubli » à l’ère numérique, née à la suite d’un arrêt rendu le 13 mai dernier par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), sise à Luxembourg. Celui-ci dispose que « l’exploitant d’un moteur de recherche sur Internet est responsable du traitement qu’il effectue des données à caractère personnel qui apparaissent sur des pages web publiées par des tiers« .
Et les autres?
L’arrêt de la CJUE concerne tous les exploitants d’un moteur de recherche, sans distinction. D’autres firmes devraient donc à leur tour prendre bientôt leurs dispositions à ce sujet. Récemment, Ask.com affirmait au site TechCrunch qu’il s’attelait au problème. Tout comme Yahoo!, dont une porte-parole a déclaré au site PC World :
« En vertu de la décision de la Cour de justice européenne, notre équipe travaille actuellement sur le développement d’une solution pour les utilisateurs européens de Yahoo! qui trouve un équilibre entre la vie privée et la liberté d’expression. »
Pour l’instant, cependant, et à l’heure où le droit à l’oubli pose toujours plus de questions, aucun n’a précisé de date concrète pour la mise en œuvre du projet.
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