Suite à notre article portant sur leur interview de Cristina Nehring, au sujet des viols sur les campus américains, Causette nous a fait parvenir ce droit de réponse.
Droit de réponse à l’article « Des propos plus que douteux sur le viol dans le dernier Causette », de Carole Boinet, le 6 novembre 2015.
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Chers Inrocks,
Deux informations, l’une beaucoup plus risible que l’autre, pour vous :
– « Éric, un homme un vrai » est un personnage de FICTION – qui existe depuis cinq ans et qui dénonce, chaque mois, en l’exposant et en la parodiant, la malheureuse logique machiste. Inutile de faire mine, dans la dernière mise à jour de cet article, de ne pas être tombé dans le panneau.
– L’interview d’UNE page que vous passez au lance-flamme fait partie d’un dossier de QUATORZE pages dans Causette daté de novembre. Il s’équilibre dans sa globalité, en croisant les points de vue – le principe d’un dossier qui cherche à faire réfléchir son lectorat, en fait !
Mais venons-en à notre interview de Cristina Nehring, que vous traitez, soit dit en passant, avec quelque peu de mépris : « une certaine Cristina Nehring ». L’auteure, éditorialiste pour le New York Times, le Wall Street Journal, et docteure en littérature, appréciera votre travail de recherche à son sujet.
Donc, vous nous accusez, Causette et Cristina Nehring, de « propos plus que douteux sur le viol ».
Ainsi, donner la parole à une femme, elle-même victime d’un viol (même s’il est malheureux d’avoir besoin d’avancer cet argument pour légitimer son discours), qui dénonce néanmoins une loi californienne qu’elle estime absurde, car elle ne réglerait en rien le problème des viols sur les campus universitaires, c’est faire l’apologie du viol ? Donner la parole à une femme qui a le courage de s’élever contre les contradictions d’une société américaine hypocrite et puritaine, c’est être « plus que douteuse » ?
Dire à l’homme avec qui l’on partage sa vie et son lit : « Oui, tu peux me toucher l’épaule, oui tu peux m’embrasser sur la bouche, oui tu peux me caresser le sexe » à chaque étape d’un rapport sexuel ne vous paraît donc pas ubuesque ?
Il n’était pas sorcier de comprendre que l’auteure ne remet en RIEN en cause la parole des victimes de viols, puisque ce n’est pas le sujet. Vous auriez pu comprendre que son propos vise à démontrer de quelle façon il ne faut pas opter pour des lois inadaptées. Ne pas tomber dans des conclusions bêtes et hâtives.
Nous avons souhaité, et nous l’assumons pleinement, donner la parole à cette femme qui ose une pensée différente, et si cela crée un débat de fond, tant mieux. Mais surtout, si vous voulez débattre du sujet, lisez son livre.
Enfin, suite à la publication de votre article, l’une de nos lectrices a bien résumé, sur Facebook, notre ligne : « Oui, on peut être un titre féministe, se battre contre la banalisation du viol, le revendiquer dans sa ligne éditoriale, et en même temps ne pas tomber dans une idéologie simpliste […] »
Causette a toujours osé et ose toujours penser hors des sentiers battus, en toute liberté et SANS DOGME. Sans œillères, en laissant nos lectrices et lecteurs se forger leur propre opinion.
Causette
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