Face à un recul de la législation dans certains Etats américains, l’actrice a lancé une offensive sur les réseaux sociaux en invitant les femmes à “boycotter le sexe jusqu’à ce que nous retrouvions notre indépendance physique”. Une technique qui ne fait pas consensus.
On l’avait connue fer de lance de la mobilisation #Metoo, Alyssa Milano revient sur le devant de la scène avec son engagement pour le droit à l’avortement. Alors que l’Etat de Géorgie vient d’adopter une loi restrictive sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), l’actrice, devenue célèbre grâce à la série Charmed, a appelé à une grève du sexe pour lutter contre cette législation avec le hashtag #SexStrike sur les réseaux sociaux : “Jusqu’à ce que les femmes aient un contrôle légal sur leurs propres corps, nous ne pouvons pas risquer de tomber enceintes. Rejoignez-moi en boycottant le sexe jusqu’à ce que nous retrouvions notre indépendance physique.”
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Le texte “Heartbeat Bill”, passé le mardi 7 mai en Géorgie, interdit d’avoir recours à un avortement dès qu’un battement de cœur peut être détecté. Ce qui correspond quasiment à une interdiction, le cœur pouvant être entendu dès la sixième semaine de grossesse – un stade auquel les femmes ne savent pas toujours qu’elles sont enceintes. L’institut de statistiques Guttmacher, qui défend les droits de la reproduction, a recensé plus de 300 mesures restreignant l’avortement adoptées en 2019 dans 28 Etats américains.
Boycotter les tournages dans les Etats aux lois anti-avortement
Alyssa Milano avait déjà témoigné de son profond refus de ce recul en matière de droit des femmes lors des discussions de loi. En mars, elle et d’autres personnalités, comme Ben Stiller, Mia Farrow et Alec Baldwin, avaient menacé de boycotter les tournages en Géorgie si la loi était adoptée. Si l’actrice est légalement obligée de continuer la fin du tournage de la série Insatiable dans cet Etat, Alyssa Milano a déclaré à BuzzfeedNews : “Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que le plus grand nombre de productions possible quittent cet Etat qui continue à promouvoir une politique oppressive et néfaste, contraire à tout ce que l’industrie du divertissement défend.”
De Lysistrata d’Aristophane aux femmes du collectif Sauvons le Togo, la grève du sexe par les femmes a déjà été utilisée dans l’Histoire, et si Alyssa Milano a trouvé des soutiens sur les réseaux sociaux, cette tactique pour lutter contre les lois anti-avortement y a aussi été très décriée. Les pro-life (contre l’avortement) se sont, eux, bien amusés de cette grève du sexe. “Idiots, vous ne réalisez pas que nous gagnons dans les deux cas : pas d’avortement ou pas de sexe et donc vous ne pourrez pas tuer de bébés”, écrit, par exemple un internaute.
Une vision réductrice de la sexualité féminine
Mais la grève du sexe ne fait pas non plus consensus chez les défenseurs des droits à l’IVG, qui accusent l’actrice d’avoir une vision réductrice de la sexualité féminine. Une internaute a exprimé son désaccord sous le post Instagram d’Alyssa Milano : “Je ne crois pas qu’appeler à la grève du sexe est la façon la plus productive de lutter contre les politiques anti-avortement. C’est une façon de nier le plaisir des femmes et promouvoir l’idée que les femmes peuvent ne pas avoir de relations sexuelles quand il leur plaît, impliquant qu’elles ne sont pas sexuelles. Il y a de meilleures façons de lutter.”
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