Histoire du trafic de drogue, artistes rares dans l’intimité, doublages hilarants de films cultes… Cette semaine, voici des médias pour changer du corona.
Histoire du trafic de drogue (Arte), le 31/03, à 20h50
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Dans une série documentaire remarquée, en 2017, Mafia et République (coécrite par Pierre Péan), le réalisateur Christophe Bouquet montrait comment les services secrets français avaient utilisé le trafic de drogue pendant la guerre d’Indochine. Cette découverte insolite est le point de départ d’un vaste projet documentaire qui sera diffusé cette semaine sur Arte : Histoire du trafic de drogue, coréalisé par Julie Lerat et Christophe Bouquet. De Wall Street à la jungle colombienne, cette fresque globale en trois épisodes montre comment des Etats, des partis politiques ou encore des laboratoires pharmaceutiques ont fait naître et prospérer le trafic de drogue, de l’opium à l’héroïne, en passant par la cocaïne (vantée par Freud en son temps). Plongeant dans deux siècles d’histoire, le documentaire fait intervenir des spécialistes du monde entier pour esquisser les contours d’une nébuleuse opaque, qui cultive l’art d’éviter tous les obstacles. De manière contre-intuitive, on découvre ainsi que les pègres n’ont fait que se saisir a posteriori de drogues introduites à l’origine comme des médicaments. Après le succès énorme de séries comme Breaking Bad ou Narcos, il fallait bien que le documentaire se penche avec une rigueur scientifique sur le trafic de drogue. C’est désormais chose faite, et c’est brillamment exécuté.
Boîte noire (Canal+ et Mycanal), tous les dimanches à 12h35
Lectures, lives, confessions… On trouve de tout dans la Boîte noire. D’abord lancé sur internet (Mycanal), ce programme désormais diffusé sur Canal + en clair propose trois fois par semaine un cadre à l’esthétique minimaliste et intimiste à des artistes et intellectuel·les, pour qu’ils parlent de leur processus de création. De l’autrice Constance Debré à la chanteuse Lolo Zouai en passant par le groupe Bagarre ou encore le rappeur Hatik, qui joue dans la série Validé, les invités sont souvent peu visibles à la télévision, ce qui rend ces pastilles (d’une durée de 6 minutes maximum) d’autant plus précieuses. Sur le site de Canal +, on se balade facilement d’un module à l’autre – le procédé est addictif – et la sérendipité marche à fond. On rencontre ainsi, forcément, des créateurs·trices qui nous sont inconnu·es, et des domaines dont nous ne savions peut-être rien : un fleuriste, une “mixologue”, un parfumeur ou encore un chef étoilé. Ils ont tous en commun de créer, et de livrer les clés de leurs inspirations dans le studio rassurant de la chaîne cryptée. En plein confinement, on conseille vivement de plonger dans la Boîte noire.
https://youtu.be/h0Elhe7eJA4
A voix nue avec Jean-Pierre Chevènement (France Culture), du 23 au 27 mars à 20h
Alors que la crise du coronavirus jette une lumière crue sur les dérives d’une mondialisation en roue libre, France Culture accorde cette semaine la parole en longueur à Jean-Pierre Chevènement, un des fers de lance à gauche de la critique du “dogme mondialiste néolibéral”. Dans A voix nue, au micro de Gérard Courtois, l’ancien ministre de François Mitterrand, longtemps membre du Parti socialiste avant de fonder le Mouvement républicain et citoyen (MRC), retrace son parcours, de son enfance pendant la guerre à sa candidature fracassante à la présidentielle en 2002. En dernière partie de ces cinq épisodes, il commente l’actualité de la vie politique française, et notamment l’élection d’Emmanuel Macron, qui a fait voler en éclats le système des partis. Agé de 81 ans, le “Che”, comme on le surnomme, auteur de vingt-quatre livres qui témoignent de ses convictions – parfois qualifiées de “souverainistes”, ce qui lui vaut des quolibets à gauche – tire les leçons d’un demi-siècle d’engagement. Que l’on soit d’accord ou pas, ça vaut le coup d’y prêter une oreille attentive.
Un peu de légèreté qui ne fait (vraiment) pas de mal. Les comédien·nes et auteur·ice Marion Creusvaux et Julien Prestel ont trouvé un bon moyen de dédramatiser cette période, pour certain·es anxiogène et douloureuse, de confinement forcé. Avec leur compte YouTube, Instagram et Twitter @Creustel, les deux ami·es revisitent chaque jour une scène d’un film culte au prisme de l’actualité liée au Covid-19. On y croise alors Jessica Chastain qui engueule Matthew McConaughey dans Interstellar (2014) car il est allé se balader sur les quais. « On peut rester confiner 250 ans (…) Tu te rends compte que tu risques ta vie et celle des autres ? » Et les insultes fusent. Mais aussi Bonnie Hunt dans Jumanji (1995), visiblement excédée par ses enfants : « Je suis confinée avec mes enfants et j’étais pas du tout préparé à ça, il faut les occuper ces petits monstres (…). Est-ce qu’il y a un endroit où on peut les déposer parce que l’école nous manque beaucoup et je pense que je vais finir par les butter ? » Ou encore Rose McGowan qui se fiche bien des consignes de Christophe Castaner et part jouer avec ses amis… Enfin ça, c’était avant que Jean-Pierre (ou plutôt Scream) ne la rattrape. Bref, ces parodies ont le mérite de nous changer les idées (et c’est très drôle).
{"type":"Banniere-Basse"}