La figure de proue des nuits underground et alternatives parisiennes s’est éteinte, laissant derrière elle un monde nocturne plus inclusif – et en deuil.
“Il faut avoir du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse.” C’est par cette citation de Nietzsche qu’Interview Magazine concluait un portrait de Dora Diamant, décrite comme une muse dadaïste de l’époque contemporaine, et le visage de la vie underground de Paris.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Cette figure des nuits les plus houleuses de la capitale, modèle et artiste pluridisciplinaire s’est éteinte ce jeudi 10 avril, suite à un cancer de la gorge qu’elle combattait depuis des mois.
Nommée en hommage à la compagne de Kafka, cette fille de collectionneurs de livres et de vinyles avait marqué les esprits par son refus des conventions et des catégories. Il paraîtrait futile ici de parler de son look – son allure lui avait valu d’être mannequin pour un grand nombre de magazines pointus ainsi que la marque Vetements, mais elle avait, par son apparence des plus punks, chamboulé toutes les idées préconçues qu’on peut se faire autour de l’éternel féminin, et qui plus est, de la femme française.
Une constellation
Cette démarche avait été le point de départ de la création d’une communauté inclusive, fêtarde et se réjouissant des différences. Comme le dit sur un post-hommage sur Instagram la DJ Simon. e Thiebaut, connu.e sous le nom de Drame Nature, elle avait été “la mère de notre communauté” qui a “construit un empire pour nous tous.tes, âmes perdues, punks et queers. Je suis si fièr.e de ce que tu as donné au monde. Tu es une icône et je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui sans toi.”
Sur internet, les messages “Dora Diamant est éternelle” se multiplient. Tous rendent hommage à celle qui avait voulu tirer sa révérence aux outsiders, qu’elle décrivait comme “les gens qui vont s’accrocher à la nuit et qui ne sont peut-être pas capables de s’en sortir le jour” dans le magazine Mixte.
Une nuit éminemment politique, émancipatrice et hédoniste : tout ce que le monde en 2D de la culture de l’image ne permet pas, et la création d’une constellation formée autour de cette étoile filante mais éternelle.
>> A lire aussi :
{"type":"Banniere-Basse"}