Jocelyn Quivrin est mort brutalement dans un accident de voiture dimanche 15 novembre à l’âge de 30 ans. Il laisse derrière lui une carrière qui s’avérait prometteuse entre succès du box office et projets plus confidentiels.
Beau, jeune, brillant, le comédien Jocelyn Quivrin est mort brutalement le dimancher 15 novembre dernier, dans un accident de voiture. Il avait eu 30 ans en février dernier. Et si cet âge lui valait encore la qualification de jeune comédien, sa carrière était pourtant déjà bien longue. Agé de 13 ans, il avait tenu le rôle principal de Louis enfant roi, le biopic des jeunes années de Louis XIV signé par le metteur en scène de théatre Roger Planchon. Après quelques rôles, secondaires cette fois, à l’adolescence, il traverse quelques années loin des plateaux. C’est à partir du milieu des années 2000 que le cinéma français s’éprend de sa nonchalence gouailleuse et de sa bonne tête de pote idéal.
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Il y a deux faces à la filmographie de Jocelyn Quivrin. Une face solaire, qui lui a valu très vite la réputation de future vedette et une vraie côte au box-office. Elle épouse le contour de la grosse cavalerie du cinéma français, pas forcément très glorieuse : Jacquou le croquant de Laurent Boutonnat, Jean de la Fontaine de Daniel Vigne, L’outremangeur avec Cantonna en obèse…Sur cette pente du succès, 99 francs avait accéléré son ascension. En complice du trublion Beigbeder/Dujardin, DA rigolard et fumeur de joints, il avait obtenu sa première nomination aux César. Et sa composition de commissaire de police joli-coeur dans LOL achevait d’en faire le prince charmant de la France sarkozyste.
Il y avait aussi une face lunaire à cette carrière. Elle aimantait le jeune comédien bankable vers des projets plus bizarres et moins opulents. Il n’hésitait pas à accepter des rôles très courts dans des films aussi mal financés que le beau film convulsif et fou de Jean-Claude Brisseau, A l’aventure. Ou encore apparaitre juste le temps d’une scène en amant blond briseur de ménages dans La famille Wolberg d’Axelle Ropert.
Son plus beau rôle ? Le gentilhomme sage et raisonneur discourant dans la France courtoise et médiévale des Amours d’Astrée et Céladon d’Eric Rohmer. Rencontré à l’époque, il confiait : “J’ai insisté auprès de la productrice pour obtenir n’importe quel rôle dans ce film, même une réplique, même gratuit. Je veux pouvoir dire à mes enfants que j’ai tourné avec Rohmer une fois.”. Ses acteurs préférés, disait-il étaient Marcelo Mastroianni. Il aspirait à la mise en scène et avait réalisé un court-métrage amusant, Acteur, avec Cécile Cassel, Nathalie Baye et Alice Taglioni (sa compagne dans la vie). Son regard sombre mais doux, son jeu à la fois précis et décontracté manqueront au cinéma français.
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