Emmanuel Faber, directeur général du Groupe Danone, a délivré un remarquable discours aux étudiants d’HEC pour leur remise de diplôme. Ce partisan d’une approche humaniste de l’entreprise, et fervent catholique, raconte d’abord une anecdote personnelle sur son frère, diagnostiqué schizophrène alors qu’il était encore étudiant à HEC. Cette histoire poignante a nourri chez lui une ouverture sur […]
Emmanuel Faber, directeur général du Groupe Danone, a délivré un remarquable discours aux étudiants d’HEC pour leur remise de diplôme. Ce partisan d’une approche humaniste de l’entreprise, et fervent catholique, raconte d’abord une anecdote personnelle sur son frère, diagnostiqué schizophrène alors qu’il était encore étudiant à HEC. Cette histoire poignante a nourri chez lui une ouverture sur « la beauté de l’altérite », raconte-t-il, et le fait qu’on peut « être heureux avec peu ».
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D’où cette diatribe qui a peut-être surpris les étudiants d’HEC qui l’écoutaient religieusement :
« L’enjeu de la globalisation, c’est la justice sociale. Sans justice sociale, il n’y aura plus d’économie. Les riches, nous, les privilégiés, pourront monter des murs de plus en plus haut, […] comme on le fait en ce moment autour de l’Europe, mais rien n’arrêtera ceux qui ont besoin de partager avec nous. Il n’y aura pas non plus de justice climatique sans justice sociale ».
Il a même brocardé un poncif de l’économie libérale, celui de la « main invisible » du marché censé s’auto-réguler :
« Je suis sûr que l’on vous a dit qu’il y a une main invisible, mais il n’y en a pas. Ou alors, elle est plus handicapée que mon frère, elle est cassée. Il n’y a que nos mains pour changer les choses ».
Un discours lumineux qui mérite d’être écouté, même s’il ne doit pas effacer les aspérités de Danone, en matière de filiales dans les paradis fiscaux, de politique environnementale, et de hauts salaires.
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