Suite à l’annonce des résultats provisoires à l’élection présidentielle au Kenya le 9 août, la police aurait ouvert le feu sur deux manifestants contestant la validité du scrutin. Selon des témoins interrogés par RFI, un partisan de l’opposition aurait également été tué par des tirs de policiers à Mathare (quartier populaire de la capitale, Nairobi). […]
Suite à l’annonce des résultats provisoires à l’élection présidentielle au Kenya le 9 août, la police aurait ouvert le feu sur deux manifestants contestant la validité du scrutin. Selon des témoins interrogés par RFI, un partisan de l’opposition aurait également été tué par des tirs de policiers à Mathare (quartier populaire de la capitale, Nairobi).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
A Kondele des jeunes brûlent des pneus et élèvent des barricades pic.twitter.com/OUoHorn10y
— Laure Broulard (@lbroulard) August 9, 2017
Publiés le lendemain, les résultats officiels de la présidentielle donnent 54,28% des voix au président sortant, Uhuru Kenyatta, soit dix points de plus que le chef de file de l’opposition, Raila Odinga, qui a obtenu 44,83%. Accusant la Commission électorale kenyane, l’Independent Electoral and Boundaries Commission (IEBC) d’un manque de transparence et dénonçant un piratage informatiques, l’opposition conteste les résultats de l’élection et ravive des tensions anciennes au Kenya.
Appel au calme
Concernant les accusations de piratage, le chef de la Commission électorale kenyane a expliqué au micro de RFI qu’il ne s’agissait que de simples « allégations ».
« Des inquiétudes ont été exprimées et nous ne pouvons pas les ignorer. Nous gardons confiance en notre système, mais pour l’instant je ne peux pas vous confirmer ou démentir un piratage informatique. »
Musalia Mudavadi, ancien vice-président et allié d’Odinga, a incité les électeurs à « rester calme » lors d’une conférence de presse donnée dans la matinée du 9 août tandis qu’éclataient les premières altercations.
Des antécédents présidentiels douloureux
En 2007, l’élection présidentielle avait donné cours à de très violentes confrontations suite à la victoire du président sortant Mwai Kibaki, contestée en raison des fraudes massives par son adversaire Raila Odinga, alors déjà leader de l’opposition.
Alimentant des tensions ethniques profondément enracinées depuis la période coloniale, l’incertitude des résultats a donné cours à des conflits armés faisant plus de 1 000 morts et 300 000 déplacés.
Lors de la dernière élection présidentielle de 2013, Raila Odinga avait également contesté la victoire de son adversaire en déposant une pétition auprès de la Cour suprême. Sa protestation contre la validité du scrutin n’avait pas été reçue.
It's ironic how Baba's votes r stolen every election, he needs to come up with a new accusations, #RailaSpeaks
— ⟭⟬Beatrice Mwithaga 💜 ⟬⟭ (@_mwithaga) August 9, 2017
(« C’est ironique comme les votes de Baba [Raila Odinga, ndlr] sont volés à chaque élection. Il devrait trouver de nouveaux motifs d’accusation. »)
{"type":"Banniere-Basse"}