Thierry Mariani et Jean-Paul Garraud vont officiellement annoncer leur ralliement à Marine Le Pen le 9 janvier, en vue des européennes.
Exit le front républicain, et le “cordon sanitaire” qui empêchaient jadis la droite de s’allier au Front National (devenu Rassemblement nation, RN). D’après une information du Figaro, deux anciens députés Les Républicains (LR), Thierry Mariani et Jean-Paul Garraud, vont rejoindre la formation de Marine Le Pen en vue des élections européennes de mai prochain. Ils doivent l’annoncer mercredi 9 janvier à 11 heures lors d’une conférence de presse à Paris. Les deux transfuges, qui quittent donc Les Républicains, seront présents le 13 janvier à La Mutualité (Ve arrondissement de Paris) pour le lancement officiel de la campagne du RN.
Un ancien ministre de Sarkozy dans l’escarcelle du RN
Le premier nom, Thierry Mariani, n’est pas un poids léger de la droite. Il a été député de Vaucluse (1993-2010) et des Français de l’étranger (2012-2017), et même secrétaire d’État et ministre des Transports de Nicolas Sarkozy de 2010 à 2012. Il se montre de plus en plus critique vis-à-vis de la stratégie de son parti, dirigé par Laurent Wauquiez, depuis quelques temps. Il s’est d’ailleurs vu signifier qu’un rapprochement avec le RN lui vaudrait son exclusion du parti. Classé à l’aile droite des Républicains, Mariani est le cofondateur du courant “La droite populaire”. Partisan d’une droite “décomplexée”, il a déjà annoncé que pour lui, “la question de l’identité et de l’immigration” devrait être centrale pour les européennes.
L’hémorragie de LR
L’autre, moins connu, Jean-Paul Garraud, a été député de Gironde (2002-2012), et gravite depuis plusieurs années autour du RN. Le Figaro rappelle qu’Alain Juppé lui avait retiré son soutien lors des législatives de 2012, en raison de ses positions. Il avait déclaré à un journal local : “Je ne suis pas du tout favorable à une alliance avec le Front national. En outre, Marine Le Pen est sur une stratégie d’opposition et d’éclatement de l’UMP. Elle veut provoquer une explosion pour en profiter. J’ai toujours dit et redit que la “Droite populaire” n’était pas une passerelle vers le Front national, mais était une digue contre le Front national. Et ce n’est pas maintenant que je vais changer d’avis. Je dis simplement qu’il faut s’organiser dès à présent pour que la “Droite populaire”, au sein de l’UMP, réponde à ceux qui sont partis ou qui ont voté blanc”.
Seront-ils présents sur la liste du RN pour les européennes, dont les douze premiers noms seront dévoilés par Marine Le Pen le 13 janvier ? Il y a de quoi le penser, pour Thierry Mariani au moins. D’après Le Parisien, les discussions avec le RN vont bon train depuis mars 2018. Après le départ d’Alain Juppé, qui ne fait plus partie des Républicains depuis le 1er janvier, l’hémorragie de LR se poursuit donc.