Une cinquantaine de migrants assignent l’Etat en justice face à l’impossibilité d’obtenir un rendez-vous via internet dans des préfectures qui ont dématérialisé leurs services.
Les files d’attente devant les préfectures “n’ont pas disparu, elles sont devenues invisibles !”, dénoncent une dizaine d’associations qui viennent en aide aux migrants et soutiennent l’action qu’ils ont entreprise.
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Ce mercredi 9 octobre, une cinquantaine de personnes en attente de régularisation déposent des recours en référé contre l’Etat révèle l’AFP. En cause ? L’impossibilité d’obtenir un rendez-vous dans les préfectures d’Ile-de-France afin de régulariser leur situation.
Les services de ces préfectures ont été dématérialisés, mais “faute de créneaux suffisants, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui s’acharnent pendant des mois” pour décrocher un rendez-vous, dénoncent les associations de défense des migrants dont La Cimade, le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH).
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Elles soulignent qu’en conséquence, les ressortissants étrangers déjà détenteurs d’une carte de séjour, n’arrivent pas à “renouveler leur titre à temps malgré leurs nombreuses tentatives de prises de rendez-vous, ce qui peut entraîner la perte de leur emploi et de leurs droits sociaux”.
“Pour les autres, c’est un obstacle supplémentaire dans la régularisation (…). Alors que nombre d’entre elles remplissent les conditions pour un titre de séjour, elles sont cantonnées dans l’irrégularité et demeurent sous le risque d’une expulsion”, font-elles encore valoir auprès de l’AFP.
Un véritable recul de l’accès aux droits
“Il est bien souvent impossible pour les usagers d’obtenir un rendez-vous en préfecture alors même que l’Etat impose à ces personnes de régulariser leur situation”, résume La Cimade. Les assos soulignent par ailleurs que la problématique ne concerne pas uniquement l’Ile-de-France et dénoncent l’existence de “réseaux parallèles”, qui exploitent la situation en revendant des rendez-vous.
Ainsi, des personnes sans-papiers se retrouvent contraintes de “payer jusqu’à 200 euros pour obtenir le précieux sésame”.
Déjà en janvier dernier, le Défenseur des droits signalait “un véritable recul de l’accès” aux droits et des difficultés d’accès aux services publics grandissantes pour les personnes les plus vulnérables. “Alors qu’un nouveau débat sur l’immigration revient frapper à la porte, celles des préfectures restent fermées à des milliers de personnes étrangères”, rappellent les associations et syndicats qui soutiennent l’action en justice.
Des rassemblements sont également prévus ce 9 octobre dans l’après-midi, devant les préfectures de Bobigny (93), Créteil (94), Nanterre (92) et Évry (91), après l’appel de plusieurs dizaines d’associations et de la CGT.
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