Une vingtaine de salariés du Monde Interactif (« MIA », composé du Monde.fr et du Post) se sont réunis devant les locaux du journal Le Monde lundi midi pour dénoncer la précarité au sein du groupe. Cette manifestation fait suite à l’assemblée générale de vendredi dernier, au cours de laquelle les salariés ont fait part de leur inquiétude pour l’avenir.
Aux alentours de 12h, le vacarme des sifflets a remplacé la quiétude de la pause déjeuner devant le 80 boulevard Auguste Blanqui, siège du journal Le Monde. Une vingtaine de salariés du groupe Le Monde interactif avaient choisi les slogans et le porte-voix pour faire entendre leurs craintes.
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Car depuis la fin de la semaine dernière, celles-ci vont crescendo, en particulier depuis que l’un des salariés du site communautaire Le Post s’est vu refuser sa titularisation. A l’issue d’une première assemblée générale vendredi dernier, les salariés du MIA avaient donc déjà fait état des « menaces qui pèsent sur l’emploi » selon eux.
Les salariés du Post sont d’autant plus inquiets qu’ils disent voir leur rédaction « fondre à vue d’œil » depuis l’arrivée des nouveaux actionnaires du groupe (le trio Bergé-Pigasse-Niel)[Matthieu Pigasse est également propriétaire des Inrocks, ndlr]. De onze, le nombre moyen de journalistes présents est passé à sept, et pourrait descendre à quatre au mois de mars.
A cela s’ajoute la peur d’une fermeture pure et simple du site, démentie par le président du directoire du groupe Le Monde [également vice-président des Inrocks, ndlr], Louis Dreyfus. Celui-ci a assuré dans le JDD « qu’aucun arbitrage n’avait été rendu« , et « qu’un point sur l’exploitation du Post sera fait tous les trois mois« .
Le site doit donc faire ses preuves. En attendant, en guise de soutien pour les journalistes, les contributeurs du site ont décidé de faire une « grève du post » ce lundi. Cette situation d’attente génère une « ambiance pesante, un stress pour tous les salariés, même les titulaires« , explique Céline Rastello, journaliste au Post.
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De manière plus générale, c’est la question des emplois précaires qu’ont voulu soulever les salariés du Monde Interactif, qui assurent que ceux-ci représentent 50% de leurs effectifs. Au Monde.fr, six salariés verront leur CDD prendre fin d’ici au mois de juin, et seront reçus dans les heures qui viennent par le directeur du Monde Erik Izraelewicz. « Nous sommes sensibles aux questions de précarité », a affirmé Louis Dreyfus à l’AFP, « nous avons initié une série de réunions qui y sont consacrées. »
Les manifestants, eux, réclament des garanties de maintien de l’emploi dans l’ensemble des services, via la signature d’un accord d’entreprise. Une nouvelle assemblée générale pour décider de la suite du mouvement est prévue mardi midi.
Virginie Ballet