Dans la nuit du 24 au 25 décembre, des pompiers ont été attirés dans un guet-apens dans le quartier sensible des Jardins de l’Empereur à Ajaccio. Appelés pour un incendie volontaire, ils ont en réalité été agressés par des individus cagoulés et munis d’armes blanches. Un policier venu rétablir l’ordre a été blessé, tout comme deux pompiers, atteints par des éclats de verre alors que deux vitres du véhicule d’intervention ont été cassées.
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« C’était un plan bien organisé »
« On a carrément compris qu’on n’était pas les bienvenus ce soir-là sur cette intervention, ni la police ni les pompiers », a déclaré le conducteur du camion de pompiers Yohann, au micro de RTL. « On a pu voir une dizaine de personnes venir sur nous pendant qu’une vingtaine ou une trentaine de personnes étaient occupées sur le policier. C’était un plan bien organisé » a-t-il ajouté.
« On a frôlé la catastrophe »
Tandis qu’ils avaient décidé de sortir du quartier, l’un des pompiers raconte à ITélé :
« Nous avons été pris dans un véritable guet-apens par une vingtaine de personnes armées de barre de fer, de battes de baseball, cagoulés. Ils ont essayé de nous porter des coups, d’ouvrir le camion, ils ont réussi à briser les vitres. »
Quant à Nicolas, l’un des deux pompiers blessés à la cornée de l’oeil gauche, il expliquait au journal CorseMatin avoir voulu protéger sa collègue Tiffanny, présente à l’arrière du camion.
« Il faisait sombre. Nous sommes restés dans le camion et notre principale préoccupation était que personne ne puisse monter dedans. D’autant qu’il y avait une femme avec nous sur l’intervention. Je l’ai poussée derrière et j’ai fermement tenu la porte. C’est à ce moment-là que j’ai été blessé. »
« C’est la première fois qu’on subit ça, jusque-là, j’avais vu deux trois pierres (lancées sur des pompiers lors d’interventions), mais sans plus… Là, c’était plus que de la violence. De la haine » ajoutait-il.
« Sales Corses »
Le sapeur-pompier Nicolas révélait « [s’être] pris plusieurs insultes, [comme] « sales Corses », « vous êtes pas chez vous, ici ». Mais on continuera d’intervenir, on va pas avoir peur. On va pas s’arrêter sur ça [et] on ne va pas laisser la population sans pompiers ».
Réagissant à la manifestation pacifique du 25 décembre de soutien aux pompiers et à ses dérapages racistes, le conducteur Yohann assurait :
« La haine a pris le dessus sur la colère. S’ils veulent se mobiliser pacifiquement, montrer qu’ils nous soutiennent, c’est très bien. Mais je pense qu’il faut que ça s’arrête là, car ça va ternir l’image de la Corse et ce n’est pas ce qu’on veut ».
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