Mediapart a dévoilé la vidéo d’un jeune homme mineur interpellé par erreur et dont les forces de l’ordre ont recouvert la tête d’un sac en tissu. Une enquête judiciaire a été ouverte.
Le jeune homme, coincé au mur par le policier en civil, a la tête recouverte d’un sac en tissu. Sur la vidéo, dévoilée mercredi 8 mai par Mediapart, on voit que le jeune interpellé, un mineur, ne se débat pas et que l’homme, qui lui tient les bras dans le dos et lui presse son avant-bras contre le cou, un policier, lui parle à l’oreille. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le garçon de 15 ans a raconté l’histoire de cette violente interpellation à Mediapart. Samedi 9 mars, il rejoint des amis dans un fast-food, mais il se fait alpaguer par un homme dans la rue qui lui propose 50 euros pour récupérer un sac auprès d’une autre personne. Effrayé, il refuse. Une fois à la caisse du fast-food, deux hommes l’obligent à sortir de l’établissement avec eux. “Arrivés à l’arrière du McDo, ils m’ont menotté et lorsque j’ai protesté, l’un d’entre eux m’a dit : ‘Ferme ta gueule. On va te mettre dans une cave. On va niquer ta race.’ J’ai pensé que c’étaient des braqueurs ou des dealers”, témoigne le jeune interpellé au journal en ligne.
Les policiers auraient fait une “erreur”
Il raconte que les policiers l’ont violemment plaqué au sol, frappé au visage puis, finalement, lui recouvre la tête d’un sac en tissu. “J’ai eu peur de ne plus pouvoir respirer. Je leur ai dit : ‘Arrêtez, enlevez-le-moi !’. Mais ils ont laissé le sac sur ma tête. J’étais sous le choc.” D’autant qu’il affirme qu’à aucun moment les policiers n’ont informé le lycéen de qui ils étaient. Il n’aurait compris que c’était les forces de l’ordre qu’à l’arrivée d’une voiture avec sirène et gyrophare.
Le garçon a ensuite été auditionné au commissariat de Bobigny puis reconduit à son domicile. Sa grande sœur explique à Mediapart que d’autres policiers ont qualifié cet épisode “d’erreur”. Le lycéen, examiné aux urgences dans la soirée, a reçu 5 jours d’interruption de travail temporaire (ITT). Suite à une plainte de l’avocat de la famille du mineur, le parquet de Paris a ouvert une enquête le 26 mars pour “violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique”, et l’a confiée à l’IGPN, la police des polices.
{"type":"Banniere-Basse"}