Après les révélations de StreetPress et le témoignage précieux d’Amar Benmohamed concernant les cas de maltraitances au Tribunal de Grande Instance de Paris, ce dernier risque de perdre son emploi. Une tribune de soutien a été publiée.
Lundi 27 juillet, StreetPress publiait une enquête glaçante sur des faits de maltraitance et de racisme dénoncés par Amar Benmohamed, brigadier-chef et désormais lanceur d’alerte. Des révélations qui ont rapidement suscité une vive émotion. Mais, si de nombreux messages de soutien ont été adressés à celui qui a refusé de se taire, louant son courage, ce dernier s’est aussi vu reprocher d’avoir dénoncé ces faits « avec retard ».
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En effet, lors d’une séance d’interrogation à l’Assemblée nationale, Gérald Darmanin, « le premier flic de France », a débuté son intervention en soulignant le délai avec lequel Amar Benmohamed avait décidé de témoigner. Si ce dernier a révélé ces faits lundi dernier, c’est d’abord parce qu’ il a tenté de régler le problème en interne, en les signalant à sa hiérarchie. En vain.
Révélations du brigadier-chef #AmarBenmohamed : "Si ces faits sont avérés, il m’appartiendra de savoir pourquoi les sanctions n'ont pas été prises. Si quelques agents ont sali l'uniforme de la République, ils n'ont plus rien à faire dans la #police", dit @GDarmanin. #DirectAN pic.twitter.com/gu7w8PlZS3
— LCP (@LCP) July 28, 2020
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Amar Benmohamed « aurait dû recevoir immédiatement le soutien et la protection de son ministre«
Dans cette tribune publiée jeudi 30 juillet sur StreetPress, l’historien Patrick Weil, la co-présidente de la maison des lanceurs d’alerte Nadège Buquet, l’avocat William Bourdon, le professeur de Droit public Paul Cassia et le lanceur d’alerte Antoine Deltour s’indignent de la réaction de Gérald Darmanin, et l’invitent à protéger et soutenir Amar Benmohamed.
« M. Benmohamed, en prenant la parole, s’est pourtant élevé à la hauteur des lois les plus fondamentales et anciennes de notre république, qui s’imposent à tout citoyen français. » écrivent les cinq auteur·ices de la tribune. Selon eux, « il aurait dû recevoir immédiatement le soutien et la protection de son ministre (…) Car de cette protection, il en a bien besoin », déclarent-ils. En effet, comme ils l’indiquent dans la tribune, certain·es hauts fonctionnaires de police ont laissé ces actes être commis en toute impunité et sont, à l’heure actuelle, encore les chefs du lanceur d’alerte.
« Les valeurs de la citoyenneté française, de l’égalité de chacun devant la loi à la laïcité, ne sont des garanties de notre paix civile et de l’avenir de notre République que si ceux qui les font vivre au quotidien et parfois au péril de leur carrière ou de leur sécurité trouvent dans les autorités de la République le respect et le soutien qu’ils méritent. Voilà ce que nous attendons de M. le Ministre de l’Intérieur » ont-ils conclu.
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