Sur le terre-plein de l’avenue du Président Wilson, à La Plaine-Saint-Denis, 600 mètres de grilles ont fait leur apparition, en lieu et place des migrants qui occupaient les lieux depuis le début du mois de décembre. Evacués par les forces de l’ordre le vendredi 16 décembre, ces réfugiés avaient pour beaucoup été refoulés du centre humanitaire du boulevard Ney (Paris 18e), par manque de place.
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SACCAGE PAR LA #POLICE DU CAMPEMENT DES FAMILLES EXPULSÉES DU 168 WILSON À LA PLAINE… pic.twitter.com/pdI1O1Zyfl
— Philippe Caro (@PhilippeCaro93) December 16, 2016
Hautes de deux mètres, les nouvelles grilles empêchent l’accès aux « Jardins Wilson ». Un dispositif qui s’étend également à la capitale, où des grilles sont installées à proximité des camps récemment implantés dans les 10e, 18e et 19e arrondissements.
Une « solution provisoire »
Contrairement aux aménagements anti-SDF qui se font passer pour du mobilier urbain design, les grilles ne cachent en rien leur objectif. Il s’agit bel et bien d’empêcher les migrants d’investir à nouveaux les lieux, comme cela avait été le cas début décembre. Près de 300 tentes sont apparues en une quinzaine de jours, poussant la ville à trouver une solution en vitesse.
Salut les twittos. Il y a une bonne centaine de migrants en face de chez moi avenue du Président Wilson.
On fait quelque chose ? pic.twitter.com/hVvElG2qeu— Kika (@manfredya) December 4, 2016
La décision d’aménager ainsi le terre-plein a donc été prise par la municipalité, qui se dit insatisfaite d’une telle mesure, mais n’est pas parvenue à trouver une autre solution. Elle assure toutefois que le dispositif est « provisoire ». Il devrait rester en place le temps que le centre du boulevard puisse accueillir les nouveaux arrivants des vagues migratoires de printemps. Le terre-plein de l’avenue Wilson pourrait donc rester grillagé quelques mois encore.
Une partie des riverains regrette également la mise en place des grilles. Pour Eric, 53 ans, « Un espace public clôts c’est horrible, ces cages à ciel ouvert sont lamentables et inutiles. » Mais pour d’autres, comme Sandra, 56 ans, il s’agit d’un mal nécessaire : « Si on doit en passer par là pour retrouver un peu de tranquillité, je préfère cent fois les grilles aux migrants. »
Pour inciter à une mesure alternative, des manifestations ont eu lieu à Saint-Denis, soutenues par certains élus de la municipalité. Une autre se tiendra à proximité de la sous-préfecture ce vendredi 23 décembre:
Nouvelle manifestation aujourd'hui 17h à #SaintDenis en soutien aux expulsés du 168 Wilson de la Plaine https://t.co/6ItBUBucPR
— Philippe Caro (@PhilippeCaro93) December 23, 2016
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