La rédaction de Charlie Hebdo était-elle assez sécurisée au moment des attaques du 7 janvier ? Non, selon l’agence Premières Lignes, qui produit l’émission Cash Investigation avec Elise Lucet, et a enquêté pour l’émission Envoyé Spécial hier soir, sur France 2. Une enquête de voisinage ou presque: les bureaux de Premières Lignes se situent dans les mêmes […]
La rédaction de Charlie Hebdo était-elle assez sécurisée au moment des attaques du 7 janvier ? Non, selon l’agence Premières Lignes, qui produit l’émission Cash Investigation avec Elise Lucet, et a enquêté pour l’émission Envoyé Spécial hier soir, sur France 2. Une enquête de voisinage ou presque: les bureaux de Premières Lignes se situent dans les mêmes locaux que Charlie Hebdo, au 10 rue Nicolas Appert dans le 11ème arrondissement de Paris.
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Un bâtiment partiellement équipé
Selon la mairie de Paris en 2014, le bâtiment est « mal protégé« . Deux portes différentes donnent accès à l’intérieur du bâtiment; le gardien note que l’immeuble était « régulièrement squatté » par des marginaux qui le « menaçaient » parfois: « Certains avaient des chiens, d’autres sortaient leur couteau ». Certaines entreprises avaient donc alerté le commissariat. Lors d’un audit, la préfecture de police recommande à Charlie Hebdo d’installer « un digicode devant leur porte du deuxième étage, un visiophone » et de « construire un sas à l’entrée du local« . Le digicode est installé. Le visiophone aussi, mais la réceptionniste explique qu’il ne marchait pas. L’idée du sas, enfin, est abandonnée, faute d’argent.
« On se disait qu’on était en sécurité » témoigne Patrick Pelloux, urgentiste et chroniqueur pour Charlie Hebdo, arrivé sur place quelques minutes après l’attentat. Et si la rédaction n’était pas clairement indiquée sur les panneaux de la rue Nicolas Appart, elle l’était en revanche dans l’ours du journal (c’est une obligation légale), et sur le site des Pages Jaunes.
Des effectifs policiers réduits
En septembre 2014, la voiture de police garée 24 heures sur 24 en bas de l’immeuble disparaît. La préfecture de police estime que les nombreux aller-retours dans l’immeuble rendent cette mesure de sécurité inefficace. Elle est remplacée par une patrouille qui fait le tour de l’immeuble toutes les demi-heures.
Avant Noël, les terroristes auraient pu faire un repérage des lieux, selon Premières Lignes. Un voisin de retrouve nez-à-nez avec « un homme agressif » dans le bâtiment. Le ton monte, et l’homme finit par repartir. Après l’attentat, le voisin aurait reconnu le visage d’Amedy Coulibaly, le tueur de l’hyper casher. La veille du 7 janvier, un salarié d’un atelier situé au 10 rue Nicolas Appert note lui aussi la présence de deux individus, et finit par reconnaître Saïd Kouachi. Selon l’enquête judiciaire, le portable de ce dernier aurait bien été repéré à cet endroit la veille de l’attentat.
Envoyé Spécial élargit son enquête en s’informant sur la protection humaine présente autour de l’équipe de Charlie, à l’approche du 7 janvier. Le nombre de policiers mobilisés était-il à la hauteur de la menace ? Le gouvernement considérant que celle-ci « avait baissé« , Charb voit son nombre de gardes du corps passer de trois à deux. L’intégralité du reportage est disponible sur le site d’Envoyé Spécial.
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