Nuit mouvementée pour les étudiants mobilisés contre la loi Vidal : la Sorbonne a été évacuée par les forces de l’ordre, tandis que Tolbiac, également menacée, a résisté.
C’est tout un symbole. En pleines commémorations des cinquante ans de Mai 68, des étudiants qui occupaient la Sorbonne ont été évacués par la police dans la nuit du 12 au 13 avril. Les 200 étudiants qui avait pris place à l’intérieur du bâtiment historique souhaitaient y organiser une assemblée générale inter-universités dans le cadre du mouvement étudiant contre la loi Vidal, qui installe selon eux la sélection à l’université. Mais le recteur ne l’a pas entendu ainsi.
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On rentre dans le vif à la Sorbonne, en plein coeur de Paris. Amphi rempli, 300 personnes à l’extérieur 🔥 pic.twitter.com/X04TDxsgfm
— David Guiraud (@GuiraudInd) April 12, 2018
Occupation votée
Alors que des centaines d’étudiants se pressaient à l’entrée de la fac, le recteur n’a pas souhaité qu’ils puissent entrer, craignant sans doute une occupation massive. Au terme de trois heures de négociations, il a donc demandé l’intervention des forces de l’ordre. En tout, une cinquantaine de camionnettes de policiers entouraient la place de la Sorbonne hier soir.
En réaction, les étudiants qui avaient accédé à ce haut lieu de Mai 68 ont voté en AG l’occupation, “tant que les camarades retenus dehors par les forces de l’ordre ne ser[aie]nt pas autorisés à rentrer pour participer à l’AG”.
Après avoir ''tout essayé'' pour faire rentrer les autres étudiants pour l'#AG, l'occupation commence à la #Sorbonne. #etudiants #blocus pic.twitter.com/ijjcuio8xl
— Felicia Sideris (@felicia_sidx) April 12, 2018
Évacuation forcée
Mais plus tard dans la soirée, ils ont été contraints par la force de décamper. Certains ont posté des vidéos dénonçant l’intervention “violente” des forces de l’ordre :
Les étudiants de la Sorbonne en cours d'évacuation violente par les CRS pic.twitter.com/FHQpaWDbeo
— Commune Libre de Tolbiac (@TolbiacLibre) April 12, 2018
Dans la foulée, des CRS se sont postés aux alentours de la fac de Tolbiac, devenue l’un des bastions de la contestation à Paris. Alors qu’ils prétendaient l’évacuer, un appel à soutien a circulé, contribuant à former un rassemblement de 200 personnes opposées aux forces de l’ordre. Vers 23h30, celles-ci ont finalement quitté les lieux. Lundi dernier, la président de l’université avait demandé une intervention policière, mais la préfecture de police avait indiqué ne pas avoir « donné suite » à cette demande.
#Tolbiac Les soutiens arrivent de plus en plus nombreux pour soutenir les étudiants qui bloquent la fac. pic.twitter.com/IMINOIAZZp
— Stéphanie Roy (@Steph_Roy_) April 12, 2018
Tolbiac résiste
Interrogée par l’AFP, une étudiante qui occupe Tolbiac se dit déterminée malgré les menaces d’évacuation : “On va rester ici parce qu’on veut que le gouvernement nous entende. Les gens sont en colère, on le voit partout”. Au cours de son interview sur TF1 et LCI ce jeudi 12 avril, Emmanuel Macron a estimé que le blocage d’une dizaine d’universités en France était le fait d’“agitateurs professionnels” et de “professionnels du désordre”. Réagissant à cette déclaration, le NPA a déclaré par voie de communiqué : “Par l’élargissement et l’approfondissement de la mobilisation, prouvons que ce ne sont pas des ‘professionnels du désordre’ mais bien un mouvement social de la jeunesse et du monde du travail qui ne veut plus de la politique du président des riches”. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé pour sa part l’“attitude paternaliste” du président de la République vis-à-vis des étudiants.
Pour rappel, un autre lieu symbolique du mouvement étudiant de Mai 68 a été évacué violemment par les forces de l’ordre suite à l’occupation d’un amphi par des étudiants en AG le 9 avril : l’université de Nanterre.
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