(Futurama) Des chercheurs de l’Institut de technologie de Géorgie tentent d’éduquer les robots en leur racontant des histoires. Au risque de laisser leur intelligence nous envahir.
Un conte ou la fin du monde, voilà le seul choix qui s’offre à nous si l’on en croit deux scientifiques américains, Mark O. Riedl et Brent Harrison. En tout cas, leur invention ressemble à une réponse à leurs maîtres, le physicien Stephen Hawking et le roi des geeks, Elon Musk, inventeur, entre autres, des voitures Tesla et de l’hyperloop, le train du futur.
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L’an dernier, ces deux-là mettaient en garde l’humanité contre la menace que représenterait bientôt l’intelligence artificielle. Les robots et machines doués de la capacité d’apprendre par eux-mêmes pourraient, selon eux, surpasser intellectuellement les humains et par voie de conséquence prendre le contrôle du monde… Impossible en effet avec des robots qui apprennent par eux-mêmes d’intégrer dans leur cerveau électronique un programme de bienséance universelle, un garde-fou électronique.
Quoi de mieux que la littérature pour aiguiser le sens des valeurs ?
Il n’existe pas de “manuel du bon humain”, signale Mark O. Riedl à raison. Il s’agit d’éduquer correctement, et avec subtilité, ces garnements informatiques. Et quoi de mieux que la culture, et la littérature en particulier, pour aiguiser leur sens des valeurs ? Leur idée : raconter de belles histoires à leurs machines pour qu’elles distinguent d’elles-mêmes le bien du mal. Encore faut-il leur apprendre à lire, c’est-à-dire à comprendre.
La méthode des scientifiques s’intitule Qixote en référence à Don Quichotte qui, rappelons-le, est devenu barge à force de s’enivrer de lectures.
C’est bien entendu l’effet inverse qui est ici recherché. Confrontée aux contes, la machine intègre les bons comportements à adopter. Il s’agit d’aligner les valeurs humaines avec celles des robots.
Pour illustrer leur invention, les chercheurs livrent ce scénario : un robot demande à un humain d’aller lui chercher des médicaments. Comment s’y prendre ? Braquer la pharmacie ? Nooooon ! Interagir avec le pharmacien ? Oui, mais… ? Faire la queue avec les autres clients ? Oui !
Petit robot deviendra grand
“Nous pensons que la capacité de comprendre des histoires chez les robots peut éliminer un éventuel comportement psychotique et les inciter à faire des choix inoffensifs pour les humains tout en accomplissant leur mission”, explique Riedl. Mais que leur faire lire ? Hansel et Gretel ?
Et si le robot s’identifie à la sorcière, le verra-t-on boulotter des petits humains ? Idem pour Blanche-Neige ou La Belle au Bois dormant. On retrouvera des petits robots en pleurs après avoir découvert que La Petite Sirène d’Andersen est beaucoup plus triste que la version de Disney.
Et puis, petit robot grandira. Il passera à des lectures moins sages. Il découvrira l’amour, l’honneur et la mélancolie avec les romantiques. Les vibrations du jazz avec Fitzgerald. Après la lecture de l’œuvre de Fante et Bukowski, on le surprendra endormi dans une flaque de bière. Désenchanté. Un humain comme un autre.
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