Des volontaires de l’agence indépendante américaine Peace Corps ont dénoncé avoir été victimes d’agressions sexuelles. En raison du manque de soutien de l’organisme, elles demandent des comptes.
Tous bénévoles, ils travaillent avec des écoles ou des entrepreneurs sur des sujets comme l’éducation, la santé ou l’écologie. Principalement envoyés dans les pays du tiers monde, les membres de Peace Corps ont pour but d’aider la population locale. Pourtant, ces volontaires sont de plus en plus nombreux à déclarer subir des violences sexuelles pendant leur mission.
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Dans certains coins du monde, les membres de Peace Corps doivent en effet faire face à l’insécurité et la violence. Dans bien des cas, la présence des femmes de l’organisation n’est particulièrement pas appréciée sur place, et la menace d’agression sexuelle plane pour les intimider.
Kate Puzey, symbole de la lutte
Parmi les victimes, Kate Puzey a marqué les esprits aux Etats-Unis. Retrouvée morte, la gorge tranchée, elle était en mission pour les Peace Corps au Bénin.
« La raison de son meurtre semble claire, explique son frère, David Puzey. Kate essayait de protéger des jeunes filles victimes d’abus sexuels. »
Elle avait en effet découvert une affaire de crimes sexuels sur des enfants d’une école située dans un village au nord de Badjoudé. En dénonçant les faits, elle pensait être protégée par l’organisme. Selon sa famille, la sécurité n’a pas été assurée.
En marche vers la reconnaissance
Le cas de Kate Puzey n’est pas unique. Jess Smochek a aussi dû faire face à un manque de soutien de la part de l’agence. Lors de sa mission au Bangladesh, elle est violée dans une ruelle par un groupe de jeunes hommes. Dès son retour aux Etats-Unis, elle décide de dénoncer ce crime mais un conseiller de l’agence l’accuse d’avoir provoqué l’agression. Depuis la création de Peace Corps en 1961, les témoignages de ce genre se multiplient sur les blogs. Pendant que ces femmes continuent de subir des agressions, Peace Corps nie la plupart des faits.
Comme le mentionne le New York Times, près de 22 femmes de l’organisme déclarent avoir subi des violences sexuelles chaque année entre 2000 et 2009. Dans les faits, des crimes sexuels sont passés sous silence. Il y aurait alors plus de 1000 victimes pour cette période, dont 221 viols.
Mercredi, une commission parlementaire des Affaires étrangères a examiné les crimes commis à l’encontre des membres de Peace Corps.
« D’énormes erreurs dans la gestion de ces plaintes pour agression sexuelle« , ont été évoquées par la députée républicaine de Floride Ileana Ros-Lehtinen.
Sans proposition concrète d’aide aux victimes, l’organisme vise désormais l’amélioration de la sécurité des bénévoles.
Laura Adolphe
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