Le député LR du Nord Vincent Ledoux estime que « Pokémon Go sert de révélateur à un vaste chantier législatif ». Devenu un véritable phénomène de société, le jeu pourrait donc faire son entrée dans l’hémicycle.
Il fallait s’y attendre. Un mois après la sortie – d’abord en version piratée, puis en version officielle – de Pokémon Go en France, un député souhaite réglementer davantage la chasse aux petits monstres de Niantic. Il s’agit du député LR du Nord Vincent Ledoux, qui a confié ses inquiétudes au Figaro, et annoncé son intention d’adresser une question écrite à Axelle Lemaire, la secrétaire d’État chargée de l’économie du numérique.
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« Chasser ou conduire, il faut choisir ! »
Selon lui, le jeu présente des risques, notamment en matière de conduite routière : « Un jeune homme de 22 ans, en pleine chasse, a récemment percuté un muret en voiture. Et oui, chasser ou conduire, il faut choisir ! ». La ministre de la Santé Marisol Touraine avait d’ailleurs prévenu les joueurs à ce sujet fin juillet :
À tous les dresseurs : sortez, marchez, c'est bon pour la santé! Mais restez bien attentifs pour éviter l'accident. Bonne chasse! #PokemonGo
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) July 25, 2016
Vincent Ledoux pointe également le fait que des joueurs se regroupent à des endroits parfois inappropriés en raison de la présence de « Pokéstops » (où les dresseurs de Pokémon font le plein de Pokéballs et d’accessoires).
Il est vrai que l’ossuaire de Douaumont dans la Meuse (un lieu de recueillement à la mémoire des soldats de la bataille de Verdun en 1916) s’est retrouvé envahi par les joueurs (d’autres cas ont été recensés par France Tv Info). En revanche, lorsqu’il évoque les « joueurs (qui) se regroupent dans des commissariats de police », il semblerait qu’il fasse référence à un fait divers qui a eu lieu en Australie, et pas encore en France.
Une inquiétude vis-à-vis des données personnelles
Autre motif de grief : les données à caractère personnel récoltés sur les joueurs font « l’objet de transfert vers les serveurs américains de Nintendo. Or, les États-Unis ne sont pas considérés par les autorités européennes de protection des données à caractère personnel comme assurant un niveau de protection suffisant de notre vie privée ».
Une « chaîne de dangers » entoure donc Pokémon Go, qui selon lui « sert de révélateur à un vaste chantier législatif qui de l’uberisation de l’économie aux technosciences, va fournir un travail titanesque mais enthousiasmant au législateur ». Aussi estime-t-il avec un trait d’humour qu’il ne fait pas attendre « que l’hémicycle du Palais Bourbon ne soit transformé en arène pour dresseurs de monstres avant de légiférer ! »
Une prophétie qui s’est réalisée
L’initiative de ce député donne en tout cas raison à la prophétie énoncée avec un brin d’ironie par la député LR Laure de la Raudière le 13 juillet sur Twitter :
Cette velléité d’encadrement a évidemment provoqué la réaction contrariée du président du Parti libéral, Aurélien Véron, qui estime qu' »il n’y a qu’en France que c’est possible ».
La chasse aux Pokémon n’a cependant pas que des inconvénients. Comme nous vous le relations, ce jeu pourrait aussi révolutionner le secteur de la santé.
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