« Ça doit être le cadeau pour la journée des droits des femmes… » Invitées au soir du 7 mars sur le plateau de C à vous, les 3 élues Europe Ecologie-Les Verts Elen Debost, Sandrine Rousseau et Annie Lahmer, qui ont accusé Denis Baupin de harcèlement sexuel, ont réagi non sans causticité à la décision du député : dans un entrevue accordée au JDD, celui-ci affirme vouloir porter plainte contre les plaignantes.
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Denis Baupin porte plainte "Ça doit être le cadeau pour la journée des droits des femmes"
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— C à vous (@cavousf5) March 7, 2017
L’enquête pour harcèlement et agressions sexuelles qui mettait en cause depuis le 10 mai 2016 Denis Beaupin s’est clôturée le 6 mars, classée sans suite pour prescription par le parquet de Paris. Un déchirement pour les quatorze femmes qui avaient témoigné devant la justice contre le député EELV. D’autant plus que le procureur déclarait certains faits « susceptibles d’être qualifiés pénalement ». L’affaire n’en est pas pour autant finie.
« Je vais déposer plainte contre EELV »
Mais, comme l’annonçait l’avocat Emmanuel Pierrat, son client “se battra jusqu’au bout pour que son honneur soit rétabli”, et cette bataille prend désormais la forme d’une contre-attaque. Interrogé par le JDD, l’écologiste persiste et signe : « L’affaire n’est pas terminée, elle ne fait que commencer ! »
Puisque Denis Beaupin se dit victime d’une « présomption de culpabilité« , de lynchage médiatique et d’une « diffamation ignoble« , le fait de contrer les plaignantes serait une façon de rétablir « toute la vérité » :
« J’ai l’intention de déposer quatre plaintes pour dénonciation calomnieuse contre mes accusatrices, qui permettront de lever toute ambiguïté sur le fait que les accusations étaient avérés ou pas, et une autre plainte en diffamation contre le parti Europe Ecologie- Les Verts (EELV). Je voulais attendre la décision du parquet avant de prendre une quelconque initiative. »
« Une opération de diffamation en bande organisée »
« L’affaire Baupin ce n’est pas une affaire de harcèlement sexuel mais une opération de diffamation en bande organisée » développe l’accusé, s’érigeant accusateur, victime de « coups de poignard dans le dos« . Denis Beaupin épingle ainsi Mediapart et France Inter pour avoir diffusé les premières révélations à son encontre, émanant de huit femmes (dont quatre élues d’EELV). Ces deux médias l’auraient attaqué « sans la moindre vérification ». Il va jusqu’à induire l’idée d’un complot politique global, visant à nuire publiquement à lui et à sa femme, la ministre Emmanuelle Cosse, objets d’appels anonymes et véhéments, à l’en croire.
A la tête de cette présumée chasse à l’homme ? “Ces gens qui ne voulaient pas qu’une écologie pro-gouvernementale puisse se construire”, c’est-à-dire « ceux qui veulent exploiter la crise écologique pour gérer leur capital politique« . S’il suggère plus qu’il ne nomme, Denis Beaupin n’hésite pas à fustiger Cécile Duflot, anciennement à la tête du mouvement écologiste : « Elle se préparait alors pour être la candidate écologiste à l’élection présidentielle. J’étais un de ceux qui apparaissait comme crédibilisant l’écologie (…) mais je n’étais pas dans la ligne. Et quand on veut noyer son chat… »
De la « semi-drague »
Derrière l’argument de la manigance, le député exploite celui de l’instrumentalisation, par « la justice » :
« La quasi-totalité des femmes présentées comme anonymes dans les articles qui ont été interrogées ont dit qu’elles n’étaient pas victimes. Leur témoignage avait été instrumentalisé et elles ont eu le courage de le dire plutôt que hurler avec les loups […] J’ai eu avec beaucoup d’entre elles des relations de séduction, de drague. […] Entre adultes consentants, les choses sont libres. […] L’idée de forcer quelqu’un m’a toujours paru répugnante. […] J’ai été le seul à livrer l’intégralité de mes correspondances aux enquêteurs. Ils ont pu vérifier l’intégralité des échanges que j’ai eus avec les plaignantes. Ces sms révèlent une intimité qui surprendrait beaucoup ce ceux qui ont cru les accusatrices, de la drague et de la semi-drague. »
En ce jour des Droits des femmes, Denis Beaupin souhaite « continuer à se battre » sur le ring judiciaire. Quitte à susciter l’indignation. « Il y aura un avant et un après l’affaire Baupin, la honte change de camp » a conclut Sandrine Rousseau au détour d’un tweet. Mais quel sera l’après ?
Quand soudain, dans le JDD, Denis Baupin inventa le concept de "semi-drague". pic.twitter.com/lVzX1FL7qV
— Anaïs Condomines (@AnaisCondomines) March 7, 2017
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