Portrait de Delphine Horvilleur, l’une des deux femmes rabbins de France, aux thèses modernistes et à l’énergie sans limites.
Dans la masse informe des personnalités religieuses qui guident plus ou moins bien les consciences malheureuses, Delphine Horvilleur se distingue de plusieurs manières. Ordonnée rabbin en 2008 après avoir étudié au séminaire rabbinique à New York, elle reste une exception en France (où il n’existe que deux femmes rabbins). Officiant au sein du Mouvement juif libéral de France dans le XVe arrondissement de Paris, elle s’est imposée dans l’espace public par ses engagements fervents sur des questions de société et par sa volonté chevillée au corps (et à l’esprit) de repenser la place de la tradition religieuse dans son époque.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Nourrir la réflexion politique par-delà les frontières du sacré
Comme Elisabeth Lenchener l’éclaire dans un documentaire révélant son énergie démultipliée (trois enfants, combats politiques, transmission de son savoir, animation de son centre et d’une revue…), cette femme rabbin de 40 ans a l’intelligence de ne pas figer les textes sacrés dans une posture antimoderniste d’arrière-garde. Soucieuse de réinterpréter la tradition, de mettre à jour ses angles morts, en particulier sur la question de la place des femmes dans la société et du sexisme persistant, Delphine Horvilleur porte une telle force de conviction qu’avec elle la religion semble naturellement légitimée à nourrir la réflexion politique par-delà les frontières du sacré.
Son credo a du panache, son pragmatisme du souffle, sa modernité du charme. Consignant la vitalité de son sacerdoce subtil, Elisabeth Lenchener dépeint le visage d’une rabbin qui s’engage dans son époque à la lumière d’un savoir ancien révélé par une sensibilité féminine d’aujourd’hui.
Delphine Horvilleur, madame le rabbin, documentaire d’Elisabeth Lenchener. Samedi 28 à 22 h, et dimanche 29 à 18 h, Public Sénat
{"type":"Banniere-Basse"}