Une manifestation pour la défense de la langue française s’est tenue samedi 19 mars après-midi à Paris.
A l’appel de quatre associations, le Courriel, la DLF (Défense de la langue française), l’AFRAF (Francophonie avenir) et le CLEC (Cercle littéraire des écrivains cheminots), une manifestation s’est déroulé ce samedi afin de promouvoir la langue française et d’enrayer l’hégémonie anglophone des domaines artistiques, littéraires, politiques et éducatifs.
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Une centaine de personnes était rassemblée autour d’un lieu symbolique, la fontaine Molière à Paris, afin de témoigner leur mécontentement face à une « angliscitation » de la langue de plus en plus fréquente.
« C’est un acte presque militant, souligne l’une d’entre elles, depuis 2004 les jeunes anglais n’ont plus l’obligation d’apprendre une seconde langue tandis que l’apprentissage de l’anglais en France devient une priorité au détriment du français! »
« Les entreprises privilégient désormais à l’embauche les « motors english tongues« , c’est-à-dire les anglophones de naissance, c’est presque du « Lepénisme » à l’envers, je veux dire une préférence nationale à l’envers » explique Georges Gastaud, le Président de l’association Courriel.
Face à la banalisation de l’anglais au détriment de la langue française, plusieurs manifestants prennent l’exemple du restaurant Hand (Have A Nice Day) situé juste en face du lieu de rassemblement.
« Il suffit juste de lever les yeux et de regarder autour de soi pour s’en rendre compte », se désole Mathieu Varnier, le Secrétaire Générale de l’association Courriel.
Pourtant, peu de monde a répondu à l’appel, cette manifestation est davantage « un test » comme le souligne un partisan, « plutôt qu’une révolution » avoue-t-il en souriant.
Mais ce rassemblement ne plaît pas à tout le monde, un passant s’écrie « Tiens, les fachos sont de sortie », un autre en scooter lance un ironique « I love you » avant de repartir aussi vite, et les passants à qui l’on distribue des tracts les jettent aussi tôt à la poubelle.
Un militant précise immédiatement : « Nous ne sommes pas royalistes et encore moins fachos, nous avons juste un amour immense pour la langue française et nous tenons à la préserver, voilà tout! »
« Défendre la France, ce n’est pas être d’extrême droite, surenchérit un autre manifestant, sinon nous arriverions à des catastrophes que ni moi ni personne ici ne souhaitent ».
C’est l’un des premiers rassemblements d’associations de lutte pour la langue française et le fonctionnement semble encore expérimental. Les prises de parole s’enchaînent de façon décousue, ni micros ni hauts parleurs ne fonctionnent et le bruit de la rue ajoute à la cacophonie ambiante. Peu importe pour Georges Gastaud, l’essentiel est « d’informer le plus grand nombre possible » et de faire connaître une décision « prise par l’UMP et derrière eux, l’union européenne faisant passer au tout anglais, partout en Europe, sur toutes les activités de prestige en marginalisant les langues nationales ».
Un prochain rassemblement devrait avoir lieu le 30 avril face au ministère de l’Education nationale, dans lequel les manifestants de la place Molière placent le grand espoir de se faire entendre et de susciter l’intérêt des médias et de nouveaux adhérents.
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