Aquelques semaines de la Coupe du monde, Louis Vuitton réunit Maradona, Pelé et Zidane autour d’un Baby-foot. Gros coup publicitaire ou mise en scène des dérives du foot postmoderne ?
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1 > La tactique parfaite
A gauche, joueurs rouges, il y a Maradona. A droite, joueurs blancs, il y a Zidane. Et derrière, à la place du mort, celle de l’arbitre, c’est Pelé. Pelé dans son meilleur rôle. Tout au long de sa carrière, le Brésilien a joué propre, droit comme la justice et blanc comme neige. Par moments, Maradona aussi fut blanc comme neige. Mais une neige artificielle. Lui en arbitre ? Personne n’y aurait cru. Et c’est à peu près le même souci avec Zidane. Areva, Danone et un tas d’annonceurs voudraient en faire l’abbé Pierre 2.0, mais il s’est emplâtré Materazzi un soir de juillet 2006, et ça reste. D’ailleurs, que fait Zidane, là ? Il est louche. Il ne regarde pas le jeu. Que cherche-t-il ? Le moment où l’objectif se détournera, pour mettre son front dans celui de Diego ? Zidane a le sourire qui ment, il est énervé, ça se voit. Il est en train de se faire plier par Maradona. Qui a toujours été très doué de ses mains. L’Argentin a même marqué le plus grand but de sa carrière contre l’Angleterre en 1986, de la main. Celle de Dieu.
2 > Le Maravillas, l’anti-Zaman Café
Immortalisée par Annie Leibovitz (faut bien régler ses ardoises), la scène a lieu à Madrid, au Maravillas, un bar à l’ancienne, authentique. Tellement authentique qu’on n’y nettoie plus les vitres depuis une plombe. Ça tombe bien. C’est pile le sujet. La campagne de Louis Vuitton s’intitule “Core Values” (Valeurs essentielles) et elle évoque un retour aux sources. Ici, il n’y a donc rien de clinquant ou de bling-bling. Rien qui puisse faire penser à un bar parisien pour footballeurs en quête de blondes bien accrochées. Ouais, le Zaman Café. Au Maravillas, ça ne brille pas, ça ne boit pas (au loin, il y a trois cafés et un fond de Coca, light sans doute) et ça dragouille encore moins. La sainte trinité du football est là pour se marrer à la cool. Elle est pépère et n’a aucune ambition sexuelle. Pelé a même sorti son vieux pull camionneur.
3 > L’intrus ? La valoche de Zidane
Ici, Zidane prend une valise.Au sens figuré (on en a déjà causé) et au sens propre. Regardez bien. Elle est là, posée derrière lui. C’est la sienne, sûr, elle est signée d’un double Z. Et c’est bien le souci. Afficher ses initiales de cette façon, c’est sortir de l’équipe, rompre avec le collectif. La symbolique est évidente. Le football a basculé aux Etats-Unis, lors de la Coupe du monde de 1994. Cette année-là, pour la première fois dans l’histoire de la compète, les joueurs ont leur nom sur le maillot. Brutalement, ils sont plus grands que l’équipe. Ils deviennent stars, et produits potentiels. Seize ans plus tard, c’est donc bien pire. Les footballeurs sont des marques et ils ont leurs initiales en gros sur leurs valoches à roulettes. D’ailleurs, il va où, Zidane, avec ça ? Après avoir joué avec les vieux croûtons, il file retrouver ses potes au Zaman ? On n’a rien dit.
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