L’enquête sur la mort de ce jeune homme décédé dans des circonstances troubles en juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes a été clôturée par les juges d’instruction, sans qu’aucune mise en examen n’est été prononcée.
Aucune mise en examen dans le cadre de l’affaire Adama Traoré : voilà ce qu’a révélé mardi 12 mars Europe 1, citant plusieurs sources concordantes. L’enquête sur la mort du jeune homme, décédé dans des circonstances troubles peu après son interpellation par trois gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise) en juillet 2016, a été bouclée en décembre 2018 selon le site de la radio.
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Lundi 11 mars, L‘Obs révélait que la famille d’Adama Traoré venait de réclamer que les gendarmes qui avaient procédé à son arrestation, et depuis placés sous le statut de témoins assistés, soient ré-entendus, estimant qu’ils n’avaient pas été interrogés par les juges sur l’éventualité d’une mort par asphyxie de leur proche.
Adama Traoré avait « commencé à dire qu’il avait du mal à respirer »
Retour sur les faits : en juillet 2016, Adama Traoré décédait le jour de ses 24 ans à Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise), après son arrestation dans des circonstances troubles par les forces de l’ordre. Le jeune homme avait été retrouvé mort et menotté, à même le sol de la caserne de gendarmerie, par les secours.
Depuis, sa famille se bat pour que vérité soit faite sur l’affaire – caractérisée dès le départ par des rapports d’autopsie ou des expertises aux conclusions divergentes –, et notamment sur la responsabilité des gendarmes qui l’avaient interpellé. Ceux-ci avaient déclaré en juillet 2016 qu’Adama Traoré avait “pris le poids de [leurs] corps à tous les trois au moment de son interpellation” et qu’il avait “commencé à dire qu’il avait du mal à respirer”.
La crainte du non-lieu
Une déclaration qui pourrait accréditer la thèse de la mort par asphyxie du jeune homme, provoquée par un plaquage ventral des forces de l’ordre. Seulement, la dernière expertise médicale de synthèse, consultée par le Monde en octobre 2018, exonère les gendarmes, lesquels ont été auditionnés et placés en novembre 2018 sous le statut de témoins assistés. Comme le raconte l’Obs, la famille d’Adama Traoré estime “incomplets” les interrogatoires des trois gendarmes, arguant que les questions des juges en charge du dossier ne “reviennent que timidement” sur ce potentiel décès par asphyxie.
Interrogée par France info à ce propos, Assa Traoré, la soeur du jeune homme, a déclaré éprouver “de la colère face à ce déni de justice, face à la lenteur de la justice”, et que “les gendarmes sont revenus sur leur première déposition (…) [et donc qu’il] est normal que deux ans après on puisse redemander une audition qui aille dans ce sens-là”.
En tout cas, selon l’AFP, cette décision de ne prononcer aucune mise en examen « laisse craindre aux parties civiles que l’enquête sur le décès d’Adama Traoré, qui avait été érigé en symbole des violences policières, se solde par un non-lieu, aucune personne n’étant poursuivie dans ce dossier ».
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