Ce lundi 10 avril, Emmanuel Macron a dévoilé lors d’une conférence de presse son programme de lutte contre le terrorisme sur internet. Ses propositions concernent principalement deux axes : la lutte contre la propagande djihadiste ainsi que l’accès des autorités aux données chiffrées. Un plan qui semble comporter quelques lacunes.
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« Prêt à la plus grande fermeté en la matière »
Le candidat d’En Marche compte bien régner d’une main de fer sur internet. Après avoir déclaré « qu’internet est devenu un élément essentiel du terrorisme », il a déclaré vouloir forcer les entreprises du web a « une obligation de résultat ».
Macron veut contraindre les messageries instantanées fortement cryptées à fournir leurs clés aux autorités https://t.co/fCk74kEeMx
— Ignatius Reilley (@ignatiusicreate) 11 avril 2017
Il souhaite une « discussion franche avec les grands groupes de l’Internet » et exige que « les entreprises aient une obligation absolue de résultat sans pouvoir opposer [il ne sait] quelle impossibilité technique ou principe de liberté ou de neutralité » . Le but ? Que les grands groupes de l’Internet « s’engagent à retirer de tels contenus sans délai ».
Cependant, le problème est le suivant : un cadre légal existe déjà, et les relations entre l’état et les entreprises ne sont pas si caricaturales qu’il semble l’annoncer. La loi sur le terrorisme de 2014 permet d’ores et déjà à la police de bloquer un site ou de le déréférencer. En dehors de ça, les entreprises effectuent elles-mêmes des actions anti-terroristes, comme Twitter en 2016, qui avait suspendu 377 000 comptes incitant au terrorisme.
Une dénonciation des « messageries fortement cryptées »
Autre point crucial du plan d’Emmanuel Macron : la cryptographie.
« L’Internet est aussi un instrument opérationnel direct et les organisations qui nous menacent abusent des facilités offertes par la cryptologie moderne pour dissimuler leurs projets » a t-il déclaré à ce sujet.
Son plan est le suivant :
« Les Etats, dès lors qu’ils sont démocratiques, devraient pouvoir avoir communication des contenus échangés par les terroristes sur les réseaux sociaux et sur des messageries instantanées ». Il faut que les entreprises [d’Internet] acceptent un système de réquisition légale de leurs services cryptés comparable à celui qui existe aujourd’hui pour le secteur des opérateurs de télécom ».
Encore une fois, ce plan paraît impossible, pour une simple raison technique: les clés de chiffrement réclamées par Emmanuel Macron ne sont pas stockées par l’entreprise à la base de l’application, mais sur les terminaux. Il est donc impossible pour elles de les fournir.
Si ce projet était mis en place, il pourrait à long terme provoquer l’interdiction totale du chiffrement et rendrait illégales ces applications. Des applications toutes utilisées par le candidat et son équipe.
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