Des premières funérailles télévisées de JFK en 1963 au récent hommage à MJ, radiographie des obsèques télévisées : à chaque mort s’accorde une mise en scène distincte.
Il existe au sein de l’épopée télévisuelle une histoire propre à la captation des obsèques. Depuis les funérailles de JFK en 1963, les premières mondialisées d’une longue série dominée par celles de la princesse Diana (record d’audience : on a évoqué plus de 700 millions de téléspectateurs), les obsèques ont nourri les pages les plus glorieuses de la communion télévisuelle.
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L’enterrement télévisé relève d’un genre à la fois ritualisé et dépouillé de toute règle. A chaque mort s’accorde une mise en scène distincte, qui souvent devient un spectacle total visant à sacraliser par l’image (qui tue) la mémoire du défunt.
La mort de Michael Jackson a poussé loin cette logique de spectacularisation : aussi bien par le suspense entretenu autour de la mise en scène que par les moyens déployés (concerts des amis, de Stevie Wonder à Usher, hommages des proches, de Brooke Shields à Magic Johnson, révélation du visage en pleurs de la propre fille de Michael…), la cérémonie organisé au Staples Center fut un vrai picture show.
Suivie par des centaines de millions de téléspectateurs, la cérémonie fit pleurer les admirateurs effondrés à la vue du cercueil plaqué or autant qu’elle laissa de marbre les récalcitrants gênés par un show surjoué et kitsch, presque pathétique dans sa manière d’orchestrer le pathos du clan familial.
Quarante et un ans plus tôt, en 1968, la communion du peuple américain réuni le long des voies de chemin de fer, entre New York et Washington, où avançait le Funeral Train transportant le corps de Bob Kennedy, disait quelque chose de plus fort, émouvant et grave de l’Amérique des pauvres et des Noirs.A L.A., ce 7 juillet 2009, il manquait ce souffle épique d’un Funeral Brain sans lequel un enterrement se résume à de simples fleurs et couronnes, fussent-elles plaquées or.
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