Alors que le patron de Facebook se rend partout aux Etats-Unis à la rencontre des habitants, la presse s’interroge sur ses véritables intentions.
Mark Zuckerberg, futur président des Etats-Unis… Depuis l’élection de Donald Trump, plus rien ne semble assez fou pour la presse américaine. Il faut dire que le créateur de Facebook, en pleine tournée dans la Rust Belt (la “ceinture de rouille”, au nord-est du pays), qui regorge de villes industrielles déclassées, donne l’impression d’être en campagne.
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Sur son “mur”, une douzaine de photographes professionnels et de modérateurs documentent son épopée dans l’Amérique profonde. A tel point que certains magazines s’interrogent sur son ambition politique : “Mark Zuckerberg lorgne-t-il sur la Maison Blanche ?”, s’interroge Newsweek.
“Mon travail est de connecter le monde et de donner une voix à chacun”
“Mon défi pour 2017 est d’avoir visité et rencontré des gens dans chaque Etat des Etats-Unis d’ici la fin de l’année. Mon travail est de connecter le monde et de donner une voix à chacun. Je veux entendre plus de ces voix cette année”, avait annoncé le jeune milliardaire début janvier, dans sa traditionnelle résolution de nouvelle année. Il lui faudra pour cela visiter encore trente Etats.
Alors que certains voient dans cette démarche une façon de redorer le blason de son entreprise, vivement critiquée après la campagne présidentielle pour la diffusion de fake news, d’autres fantasment sur le but politique de ce road-trip.
Fini, le nerd en sweat à capuche et claquettes de piscine, et le self-made man en costume cravate. C’est en communiquant à l’aise et proche des gens que “Zuck’” revient sur le devant de la scène. S’il est pour l’instant trop jeune, en 2020, le magnat des réseaux sociaux aura les 35 ans requis pour se présenter à la présidentielle.
“Maintenant, je crois que la religion est importante”
L’hypothèse de sa candidature est renforcée par le fait qu’en avril 2016, Facebook a transmis aux autorités financières un document indiquant que l’actuel pdg pourrait garder le contrôle de son entreprise s’il devait quitter son poste pour une “responsabilité gouvernementale”.
De plus, alors qu’il se disait athée – du moins sur son profil –, le roi des geeks a choisi de nuancer ce propos : “J’ai questionné mes croyances pendant un moment, mais maintenant, je crois que la religion est importante”, postait-il à Noël. Un revirement opportun, au vu de la centralité de la foi (y compris en politique) pour les Américains.
A tout juste 33 ans, Mark Zuckerberg a rencontré plusieurs chefs d’Etat et a pris position sur des sujets de société tels que la Gay Pride ou le mouvement Black Lives Matter. A propos de ce dernier, en février 2016, il écrivait : “Il existe des problèmes spécifiques qui affectent la communauté noire aux Etats-Unis, hérités d’une histoire d’oppression et de racisme. Black Lives Matter ne signifie pas que les autres vies ne comptent pas, c’est simplement une manière de demander que justice soit rendue aux membres de la communauté noire.”
A peine a-t-il critiqué le projet de mur à la frontière mexicaine
Le gourou de la Silicon Valley est d’habitude très discret sur ses opinions – au point de paraître apolitique – et n’a soutenu aucun des candidats lors de la campagne de 2016. A peine a-t-il critiqué le projet de mur à la frontière mexicaine défendu par Trump.
L’adhésion de David Plouffe, ancien responsable de la campagne présidentielle de Barack Obama, à son organisation caritative, la Chan Zuckerberg Initiative, alimente pourtant les spéculations. “Sera-t-il notre prochain président ?”, se demande Vanity Fair, notant au passage que l’inventeur du pouce bleu est déjà “le chef du monde libre”.
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