Dans une lettre au vitriol, Yann Moix fustige la politique d’accueil des réfugiés, notamment à Calais.
C’est une tribune cinglante, où chaque mot est choisi avec une attention particulière. « Monsieur le président de la République, chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés. » C’est ainsi que débute la lettre ouverte écrite par Yann Moix à destination d’Emmanuel Macron, publiée dans l’édition du lundi 22 janvier de Libération.
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L’écrivain et chroniqueur y fustige la politique migratoire de la France, et plus particulièrement le traitement infligé aux réfugiés aux migrants à Calais. « Vous les nommez ‘migrants’ : ce sont des exilés. La migration est un chiffre, l’exil est un destin », corrige-t-il.
« J’affirme, monsieur le Président, que vous laissez perpétrer à Calais des actes criminels envers les exilés »
L’auteur de Naissance accuse le président de la République d’avoir instauré un « protocole de la bavure » à Calais. Vidéo à l’appui, il affirme avoir filmé sur place des « actes de barbarie ».
« Je ne suis pas, comme vous dites, un ‘commentateur du verbe’ : je suis un témoin de vos actes. Quant à votre verbe, il est creux, comme votre parole est fausse et votre discours, double. J’affirme, monsieur le Président, que vous laissez perpétrer à Calais des actes criminels envers les exilés. Je l’ai vu et je l’ai filmé. »
Sa conclusion est lapidaire :
« Ce n’est plus vous qui êtes en marche, monsieur le Président, c’est la vérité. Vous pouvez porter plainte contre moi pour diffamation ; la postérité portera plainte contre vous pour infamie. »
Cette lettre intervient après un déplacement d’Emmanuel Macron, le mardi 16 janvier à Calais. Il était venu y défendre sa politique migratoire qui allie « le devoir d’humanité » et l’« ordre républicain », d’après lui. « Aucun manquement à la déontologie ne sera toléré », a-t-il promis et « si manquement il y a, des sanctions seront prises. »
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