“C’est le convoi de la mort, c’est trois voitures qui se suivent“, explique Mohamed Abrini au juge belge chargé de l’enquête. Les paroles sont glaçantes. Ce sont celles de celui qu’on surnomme “l’homme au chapeau“, impliqué dans les attentats de Paris et Bruxelles et dont France Inter s’est procuré les compte-rendus d’audition. Contrairement à Salah Abdeslam, incarcéré […]
« C’est le convoi de la mort, c’est trois voitures qui se suivent« , explique Mohamed Abrini au juge belge chargé de l’enquête. Les paroles sont glaçantes. Ce sont celles de celui qu’on surnomme « l’homme au chapeau« , impliqué dans les attentats de Paris et Bruxelles et dont France Inter s’est procuré les compte-rendus d’audition.
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Contrairement à Salah Abdeslam, incarcéré en France et qui refuse de parler, Mohamed Abrini a accepté de parler à la juge en charge du dossier en Belgique. Il s’est livré le 1er juin 2016 sur le déroulé des attentats du 13 novembre à Paris, qui avaient coûté la vie à 130 personnes.
« Ils étaient calmes, tranquilles »
Il raconte son rôle de technicien dans les attentats de Paris. Il a d’abord multiplié les aller-retours, chargé de réserver des planques à travers la France et la Belgique. Il a fait le dernier voyage vers la capitale le 12 novembre 2015, pour convoyer les membres des différents commandos qui frapperont Paris le lendemain. C’est lui qui conduit la Renault Clio utilisée quelques heures plus tard par les kamikazes du Stade de France.
« Tous les gars qui étaient dans l’appartement, dans le convoi c’étaient mes derniers potes (…) Dans ma tête je sais qu’ils vont aller vers la mort. (…) C’est comme si je les accompagne vers leurs derniers instants.«
Il raconte l’ambiance dans la planque de Bobigny : « Ils étaient calmes, tranquilles. Ils préparaient à manger dans la cuisine, regardaient la télé. Je ne voyais pas de stress en eux. » C’est la dernière fois qu’il voit les terroristes de Paris. Il retourne ensuite en Belgique.
Mohamed Abrini réapparait deux jours plus tard. C’est lui qui est chargé d’aller chercher Salah Abdeslam. « Il était pâle, fatigué (…). Il m’a dit que voilà c’était fait. »
L’attentat de Bruxelles
Il déclare ensuite s’être caché de planque en planque pendant des mois. Ils sont alors six. Ils s’installent rue Henri Bergé, dans la commune de Schaerbeek, dans un appartement en duplex. A l’étage se trouve le TATP, l’explosif qui servira à l’attentat de l’Aéroport de Zaventem, le 22 mars 2016.
C’est Najim Laarchaoui, l’artificier de la cellule, qui est chargé de concocter les bombes. Ce dernier s’était occupé des ceintures explosives, avant de préparer les bombes de Zaventem. Il se fera lui-même exploser dans l’aéroport.
Les six hommes vont ensuite se cacher à Jette, toujours en Belgique, un appartement qu’ils quittent bien vite en raison de son exiguïté. Direction Forest, une commune de Bruxelles. Mais, d’après France Inter, il se plaignent de l’humidité, du froid et des « murs en carton« . A grand renfort de détails, Abrini raconte qu’ils entendaient « les galipettes du couple au-dessus. » Le groupe se sépare.
D’un côté Salah Abdeslam, Sofien Ayari et Mohamed Belaïd. Le dernier est tué par la police, quand les deux premiers sont interpellés quelques jours plus tard, le 18 mars 2016. L’arrestation précipite les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016, perpétrés par l’autre partie du groupe, Mohamed Abrini, Najim Laachraoui et Ossama Krayem, rejoints par les frères El Berkaoui, Ibrahim et Khalid. Seuls Mohamed Abrini et Ossama Krayem ne se feront pas exploser.
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