Alors qu’il y a deux ans il se disait contre « l’interdiction du salafisme » et « l’internement des fichés S », Manuel Valls propose aujourd’hui un discours radicalement différent.
Manuel Valls est décidément un homme politique indécis. Après avoir rejoint le mouvement La République en marche pour les législatives, et son élection très contestée dans son fief, Évry, voici qu’il change d’avis à propos d’un sujet qu’il a particulièrement commenté : le terrorisme.
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Si l’ancien Premier ministre s’était fait remarquer en novembre dernier après avoir estimé qu’il y avait un « problème des musulmans » en France, il passe un nouveau cap dans ses déclarations sur ce sujet sensible. Ainsi, après l’attaque terroriste de Trèbes, Manuel Valls a annoncé réfléchir à un possible « internement des fichés S » et à une « interdiction du salafisme ».
"Il faut prendre un acte fort politique, à caractère symbolique, d'une interdiction du salafisme", lance Manuel Valls pic.twitter.com/LgxqQaJUYd
— BFMTV (@BFMTV) March 25, 2018
Le virage à 180 degrés de Manuel Valls
Très présent dans les médias après ce nouvel attentat, l’ancien Premier ministre a contredit ce qu’il affirmait il y a deux ans. Comme le rapporte Libération, Manuel Valls déclarait après l’attentat de Nice en juillet 2016 à l’Assemblée nationale : « Vous n’ignorez pas que la liberté de conscience en France est une liberté fondamentale, consacrée par tous nos principes et nos textes », répondant à la proposition de Nathalie Kosciusko-Morizet d’interdire le salafisme.
Le président des Républicains, Laurent Wauquiez réclamait déjà à l’époque l’enfermement des personnes fichées S. Ce à quoi l’ancien maire d’Évry avait rétorqué : « La France dont je suis le chef du gouvernement ne sera pas celle où seront instaurés des centres où on enferme de manière indéterminée pour un temps indéterminé des individus qu’on suspecte (…) S’il y a une chose qui nous sépare de manière totale, irrémédiable (…) c’est cette différence de conception de la démocratie et de la République ». Un plaidoyer qui lui avait même valu une ovation de la part de l’ensemble des élus de gauche – un fait exceptionnel pour lui.
Un électron libre à l’Assemblée
Visiblement plus à l’aise dans son rôle de député, Manuel Valls s’inscrit désormais comme un véritable électron libre de l’Assemblée nationale, qui a fait du débat identitaire son seul et unique fond de commerce.
Cependant, rappelons tout de même que pour interner tous les individus fichés S pour radicalisation, la France devrait sortir de la Convention européenne des droits de l’Homme, et procéder à une modification de la Constitution. Tandis que la proposition d’interdire la salafisme ressemble à une véritable aberration, puisqu’il est difficilement imaginable de censurer un courant de pensée. Radical ou pas.
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