Sous la chaleur italienne, le jury du prix mode délivré par la Woolmark Company a choisi les deux lauréats de la division européenne. On s’est infiltrés en coulisses.
Le thermomètre affiche 36 degrés. A Milan, la tension monte: c’est le jour de la finale européenne du prix Woolmark, prestigieux prix mode délivré par l’International Woolmark Company, organisme de promotion de la laine mérinos dans la mode – celui-là même qui révèle les jeunes Karl Lagerfeld et Yves Mathieu-Saint Laurent lors de sa première édition en 1954.
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Les créations de la marque serbe Neo Design
En 2017, les finalistes de la division européenne viennent de tout le continent: Belgique, République Tchèque, Turquie, Serbie… Douze nationalités s’affrontent pour la cagnotte de 70 000 dollars australiens, et la possibilité de passer en finale mondiale en janvier 2018 où ils devront présenter une collection capsule réalisée spécialement en laine mérinos, matière protégée et marquée par le sigle Woolmark, devant un jury international. Le gagnant verra sa collection commercialisée à travers le monde, et recevra une dotation de 200 000 dollars pour le développement de sa marque.
L’ordre des silhouettes qui seront présentées devant les deux jurys
Valentin est le candidat représentant la France. Avec son frère Florentin, ils sont à la tête d’Icosae, le label de menswear parisien qui mêle tailoring travaillé et inspiration underground. Le duo a appris sa candidature tardivement, et s’est aussitôt jeté dans la préparation du dossier. « Je n’ai pas dormi pendant une semaine ! », se souvient Valentin, qui efface d’une main tatouée des souvenirs de cernes. « Au-delà de la récompense financière, ce serait bien de voir notre travail abouti, de pouvoir véritablement fabriquer les vêtements sur lesquels on a tant bossé« .
Le tissu mis au point par David Laport pour sa création
Les vingt candidats – dix en division prêt à porter féminin, dix en masculin – foulent nerveusement le sol, l’ambiance fait penser à l’annonce des résultats du bac. En coulisses, une mannequin se balade vêtue d’une robe vive en crêpe de mérinos effiloché. Chaque créateur sélectionné a dû présenter une silhouette portée réinterprétant l’utilisation du mérinos dans la création de mode, révélant à la fois leur connaissance textile et l’ADN singulier de leur marque.
Les vainqueurs sont enfin annoncés par deux membres des jurys, Edward Buchanan pour la femme et le créateur Damir Doma pour l’homme. C’est le néerlandais David Laport, auteur de la robe effilochée et connu pour avoir habillé la chanteuse Solange lors du dernier gala du Met, qui remporte le prix femme, et le collectif suédois L’Homme Rouge le prix de mode masculine pour sa laine hydrophobique inspirée de l’univers maritime scandinave. Rendez-vous en janvier 2018 pour la finale mondiale.
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