Deux professeurs d’Harvard ont prouvé que la collaboration était loin d’être acquise en travaillant dans un open space. Contrairement aux idées reçues, les employés s’enverraient plus de mails, communiquant bien moins par la parole.
Deux chercheurs d’Harvard Business School et d’Harvard University ont prouvé ce que beaucoup d’employés pressentaient : l’open space ne facilite aucunement la communication.
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73% d’échanges en moins
Depuis les années 80, peu à peu cette nouvelle mode a émergé. L’avènement de la start-up n’a fait qu’amplifier le phénomène. La communication était le but majeur de l’implantation de tels espaces de travail dans le paysage entrepreneurial. Seulement, une étude publiée par la revue Philosophical Transactions of the Royal Society va contredire les idées reçues : obliger les employés à s’envisager n’améliore en rien leur créativité, ni leur communication.
Ethan S.Bernstein et Stephen Turban ont mené de front une étude de trois mois concernant 52 employés de différents services (RH, ingénieurs, com…) d’une des cinq cents plus grosses entreprises américaines. Et le résultat est surprenant : 73% d’échanges en moins en comparaison avec des employés d’espaces cloisonnés !
En revanche, une autre communication s’envole : la communication virtuelle. Selon l’étude, les échanges par mails augmentent de 67% et par messagerie instantanée, eux, de 75%, après le passage en open space.
Manque d’intimité
En l’absence d’un minimum d’intimité au sein d’un open space, les employés compenseraient en se construisant « des murs virtuels ». Au contraire, dans un espace de travail cloisonné, aller converser avec un collègue serait perçu comme une détente, « une pause ». L’open space serait donc une fausse bonne idée : la créativité ainsi que la collaboration serait favorisées par des espaces clos permettant une plus grande intimité physique et cérébrale.
L’attrait pour l’open space se serait donc dissipé au fil des années. Un tel espace de travail aurait dû permettre aux employés de partager tout haut leurs idées mais l’objectif se serait renversé. Cela interpelle dans un monde entrepreneurial largement touché par le manque de productivité chronique, et ce depuis plus d’une décennie. Qui plus est, les open spaces ne cessent d’être questionner par les employés, certains y voyant un moyen pour leurs supérieurs de s’assurer une surveillance constante, l’employé devenant le « flic » de son collègue, au profit de l’entreprise.
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