Contrairement à ce qu’on pourrait penser, être Johnny Depp, ce n’est pas facile tous les jours. Surtout quand on n’est pas Johnny Depp, mais qu’on s’efforce de lui ressembler beaucoup. C’est le lot de dizaines de sosies qui déambulent quotidiennement sur Hollywood Boulevard, à Los Angeles, sous l’apparence de Jack Sparrow, d’Edward aux mains d’argent, du Chapelier fou […]
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, être Johnny Depp, ce n’est pas facile tous les jours. Surtout quand on n’est pas Johnny Depp, mais qu’on s’efforce de lui ressembler beaucoup. C’est le lot de dizaines de sosies qui déambulent quotidiennement sur Hollywood Boulevard, à Los Angeles, sous l’apparence de Jack Sparrow, d’Edward aux mains d’argent, du Chapelier fou ou, dans le pire des cas, de Willy Wonka. Vice est allé à la rencontre de ces vrais faux Johnny Depp dont c’est le métier d’incarner l’acteur. Derrière leurs épaisses couches de maquillage et leurs costumes valant des fortunes, se cache une réalité pas toujours réjouissante.
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On peut attraper le virus Deppien de plusieurs manières : certains sont des fans de la première heure de l’acteur fétiche de Tim Burton ; d’autres lui ressemblent naturellement depuis des années, et n’ont eu qu’à adopter son style ; d’autres enfin aspirent à devenir acteur, et ont trouvé ce moyen de subsister tout en participant à des auditions en parallèle.
C’est le cas de Joseph Ansalvish, le sosie de Jack Sparrow le plus assidû du Boulevard. « Je suis arrivé à Los Angeles, avec 500 euros sur mon compte en banque. Ce boulot me permet de participer à des cours et des auditions. Je suis l’un des seuls sosies qui puisse s’adonner à d’autres activités. Ce job me permet vraiment d’être libre », estime-t-il. Mais la proximité d’Hollywood n’a pas que du bon. Un jour la directrice du casting du dernier Pirates des Caraïbes le croise et lui promet un rôle pour le film. Mais ne le recontacte pas : « J’aimerais vraiment savoir si je n’ai pas eu le rôle. Et si c’est le cas, j’aimerais vraiment comprendre pourquoi. »
Beaucoup se fracassent sur le mur de l’Eldorado du cinéma. Les Jack Sparrow se livrent une compétition féroce entre eux. Sur le marché des sosies, il faut s’attendre à prendre des coups. Leur mission ? « Donner l’impression d’être tout droit sorti d’un écran », explique Ansalvish. Au prix de troubles de l’identité, et d’un labeur pas franchement gratifiant.
C’est par affection pour la star américaine que Robert (un pseudo) est devenu sosie de Johnny Depp. Ce vétéran, qui a été docteur dans l’armée pendant 12 ans, a été gravement blessé dans le dos. Depuis, il a endossé le costume de son héros. Un véritable sacerdoce, qui « lui permet d’avoir un complément de revenu en plus de sa pension de vétéran. » « J’ai servi mon pays. Aujourd’hui, je sers ma communauté », explique-t-il.
Le pays des vrais faux Johnny Depp est donc celui des illusions – pour les badaud comme pour les sosies. Gilbert ne s’en cache pas : « Je ne recommanderais cette activité à personne. C’est très difficile, et j’aimerais vraiment pouvoir faire autre chose. » Le bon côté ? « Beaucoup de Johnny m’ont dit qu’ils rendaient parfois les gens heureux – surtout les enfants –, ce qui est pour eux la partie la plus gratifiante du boulot », relate la journaliste de Vice.
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