Du 27 avril au 13 août, le Palais Galliera exposera le vestiaire de la célébrissime Dalida, objet d’une récente donation faite par son frère aîné. « La garde-robe d’une femme comme un journal intime ».
209 tenues. Des robes de jour, de la haute couture, des costumes de scène, des chapeaux de couturier, lunettes et chaussures griffées, ceintures-bijoux, boucles d’oreilles… Du 27 avril au 13 août, l’exposition Dalida, une garde-robe de la ville à la scène retrace la carrière de la flamboyante italienne par le biais de sa collection de vêtements. Une donation exceptionnelle au musée de la mode de la ville de Paris, orchestrée par un des frères de Dalida, Bruno Gigliotti.
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Une garde-robe riche et des styles variés
Un vestiaire qui a, certes, suivi les évolutions de la mode mais qui est aussi et surtout le miroir de l’évolution artistique et personnelle de la chanteuse. A mesure que son succès grandit et que sa carrière s’élève, se révèlent aussi sa sensibilité et sa fragilité. En robe New-Look des années 50 griffée Jacques Estérel, en robe chasuble Balmain très seventies ou encore étincelante en costumes à paillettes par Michel Fresnay dans les années 80, Dalida passe de la jeune fille à la vedette, des extravagances colorées à la sobriété et l’élégance du blanc.
Tantôt masculine en smoking St Laurent, tantôt sulfureuse en robe de dentelle noire rebrodée par Jean Dessès. Sandrine Tinturier, commissaire de l’exposition, explique : « Elle a suivi la mode oui, mais à une distance toujours raisonnable. Elle ne se jette pas dedans les yeux fermés, elle sait ce qui lui va et a conscience des contours de son corps. »
Cette garde-robe aussi riche que variée, témoigne de son rapport affectif au vêtement, qui agit pour elle comme un objet fétiche, comme une armure, tout en exacerbant sa féminité. « Il arrive un moment dans sa carrière où elle apparaît beaucoup avec ces robes Balmain longues et sans manches, qui deviennent comme son uniforme de scène. » Si ses tenues sont témoins de ses états d’âme, elles lui permettent aussi de les dissimuler.
« En mars 1967, après la mort de son compagnon Luigi Tenco et sa tentative de suicide, elle fait la couverture de Paris Match dans une longue robe noire, col serré, extrêmement austère et dramatique. Le journal titre ‘J’ai décidé de vivre’ mais cela marque une rupture très nette dans sa manière de s’habiller. Elle chante Léo Ferré, Serge Lama. Puis, à la fin des années 70, toute cette période de strass, certes, c’est la mode du moment, mais on sent que ça cache aussi quelque chose.«
Dalida lors d’une émission sur TF1, 1980 © Keystone-France/Gamma-Rapho Dalida à Bobino, 1958
© Studio Lipnitzki/Roger-Viollet
Briller pour exister
Des choix très spécifiques qui vont être pour elle une manière de s’affirmer en tant que femme. « Ses cinquante ans représentent une période de questionnement« , poursuit Sandrine Tinturier. Elle n’est jamais apparue si souriante, et n’a pourtant jamais été si malheureuse. A ce moment-là, sa démarche stylistique est guidée par une envie très vive de continuer de briller et d’exister. Dalida est une passionnée. « C’est sa période show à l’américaine« , comme l’atteste cet incroyable ensemble body en velours noir, décolleté brodé de perles et cape en plumes d’autruche roses qu’elle porte lors d’une émission télévisée, en 1980. Ses tenues changent aussi parce qu’elle se met à danser. Ses jambes se dénudent et ses robes se fendent. Son énergie semble sans bornes.
« Les gens avaient beaucoup de tendresse pour elle, c’était une femme de mode, quelqu’un qu’on attendait de voir apparaître à la télévision« , résume la commissaire d’exposition. Et qui en avait conscience. En 1981, à l’occasion du lancement de son spectacle à l’Olympia, Dalida se glisse dans la même robe bustier de velours rouge sang qu’elle portait pour son premier récital à Bobino en 1958. Comme un clin d’œil au temps qui passe.
Photo Robe en velours roujge Jean Dessès © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet
Exposition Dalida, une garde robe de la ville à la scène, du 27 avril au 13 août 2017 au Palais Galliera, Musée de la Mode de la ville de Paris.
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