C’est un témoignage rare. Deux journalistes de Slate ont pu interviewer Abou Ahmad, un combattant de l’organisation Etat islamique, au premier rang lors du développement de l’organisation terroriste en 2013. Dans une série d’articles, le site d’information fait part des révélations de cet homme qui est toujours un combattant de l’organisation, mais constate qu’elle “est […]
C’est un témoignage rare. Deux journalistes de Slate ont pu interviewer Abou Ahmad, un combattant de l’organisation Etat islamique, au premier rang lors du développement de l’organisation terroriste en 2013. Dans une série d’articles, le site d’information fait part des révélations de cet homme qui est toujours un combattant de l’organisation, mais constate qu’elle “est devenue trop extrême”.
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Dans le dernier épisode de cette série, publié ce lundi 22 août, les journalistes détaillent comment l’organisation terroriste a mis la main sur des armes chimiques, supposément utilisées par la suite contre les combattants rebelles et l’armée du régime.
Des armes chimiques volées au régime de Bachar el-Assad
Cette acquisition remonte à décembre 2012, avant la scission entre les combattants djihadistes d’al-Nosra (la branche syrienne d’al-Qaïda) et ceux du groupe qui allait devenir Daech. Des dizaines de djihadistes provenant de ces forces armées, dont Abou Ahmad, prennent alors d’assaut le bataillon 111, une base militaire du régime de presque 200 hectares.
Réserve d’armes, de munitions et de véhicules, cette base représente un trésor inestimable pour les combattants djihadistes qui luttent contre le régime. Mais ils ignorent avant de parvenir à la prendre d’assaut qu’elle contient également un stock secret d’armes chimiques. Selon Abou Ahmad, ils y auraient trouvé des barils remplis de chlore, de sarin et de gaz moutarde, récupérés par le Front al-Nosra.
Trois mois plus tard, des gaz chimiques sont utilisés lors d’une attaque à Khan al-Assal, près d’Alep. Rebelles et régime s’accusent mutuellement de la première attaque de ce type au cours de la guerre syrienne.
Un butin récupéré par Daech
Dès avril 2013, une scission commence à s’effectuer entre al-Nosra et l’Organisation état islamique. Des combattant des rangs d’al-Qaïda font défection et rejoignent ceux de Daech. Abu Ahmad reçoit des informations selon lesquelles l’organisation aurait récupéré des armes chimiques, probablement celle du bataillon 111, et les utilise contre ses ennemis.
On suppose que Daech est toujours en possession de ces armes. Le groupe est notamment accusé de les avoir utilisées contre des populations kurdes.
Le 6 octobre 2015, le New York Times décrivait comment le groupe avait tiré des missiles de gaz moutarde (banni, comme tous les autres gaz toxiques, par le Protocole de Genève) à Marea, dans le nord de la Syrie. Selon Slate, un soldat de Daech, Salih Yilmaz, confirmait cette information sur son blog, fermé depuis.
Le 4 mai dernier, l’OIAC, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, assurait que Daech fabrique désormais ses propres armes chimiques en Syrie et en Irak.
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